Brexit : quels impacts pour l’Afrique ?

Le monde se réveille en état de choc ce matin face aux résultats du référendum qui s’est déroulé en Grande-Bretagne. C’est officiel, les britanniques quittent l’UE et si cette décision est particulièrement amère pour les uns, elle peut être source d’opportunités pour les autres, notamment pour l’Afrique.

 

A court terme, un déclin économique en Afrique

L’Europe a sursauté ce matin avec l’annonce des résultats du référendum qui s’est tenu en Grande-Bretagne. Avec 52% des voix, le Brexit remporte et les britanniques quittent ainsi l’Union européenne. Si ses impacts sur l’économie et la politique européenne ainsi que sur l’Union européenne elle-même seront importants, qu’en est-il de ses conséquences sur le continent africain ? Il est à noter que la Grande-Bretagne est le deuxième plus grand investisseur européen en Afrique après la France.

Ce qui est sure c’est que plusieurs accords devront être renégociés. En effet, la majorité d’entre eux ont été signés via l’UE. C’est le cas par exemple des échanges commerciaux des britanniques avec le Kenya, l’Angola, le Botswana, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigéria ainsi que le Sénégal. Ces pays représentent plus de 80% des exportations britanniques sur le continent africain. Pour limiter les dégâts, la Banque Nationale du Kenya promet « d’injecter des liquidités aux côtés d’autres banques centrales » en difficulté. En Afrique du Sud, le rand (monnaie officielle) a chuté de 6,5% vue que son économie est liée à celle des britanniques. Les économistes estiment une perte de croissance d’environ 0,10% pour l’économie du pays.

 

A long terme, une source d’opportunités pour l’Afrique

En revanche, les pays africains peuvent trouver en ce Brexit de très belles opportunités. Il est à noter que depuis ces quinze dernières années, l’Afrique a élargi ses partenaires. Actuellement, les japonais et les chinois occupent une place de plus en plus importante dans les exportations et les importations des pays africains. Et, sans aucun doute, ces deux pays sauront profiter du marché si les britanniques décidaient d’augmenter ses prix.

« L’Afrique doit commencer à réfléchir aux capacités à mobiliser afin de tirer parti des opportunités qui pourraient naitre dans les années à venir » a avancé M. Chinedu Madichie, conseiller principal au sein de l’African Diaspora Network-Europe (ADNE). D’après lui, « Le Brexit est une opportunité de prospérité pour les agriculteurs africains, qui pourraient échapper à la politique agricole commune européenne, qui a surtout favorisé les européens et grandement contribué au maintien du continent africain dans la pauvreté ». Le Brexit devrait donc permettre à l’Afrique d’obtenir des accords beaucoup plus avantageux loin des règles européennes qui ont déjà suscité pas mal de pessimisme de la part des pays africains.