Migrants : le drame ne fait que commencer en mer Méditerranée

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord visant à gérer l’afflux de migrants signé entre l’UE et la Turquie, la situation dégénère en mer Méditerranée. Rien pour que pour la journée du jeudi 23 mai, 5.000 migrants ont été secourus au large des côtes libyennes.

 

Naufrages en série

Avec le retour du beau temps, les conditions sont particulièrement favorables en mer Méditerranée, elle est beaucoup plus calme. Une opportunité que les migrants ne comptent pas laisser passer. Ainsi, le nombre de traversées a considérablement augmenté ces derniers temps et il ne va cesser de croître dans les prochains mois. Malheureusement, le nombre de naufrages aussi ne cesse d’augmenter et le bilan s’empire de jour en jour en mer Méditerranée.

Dans la journée du jeudi 23 mai dernier, une opération de sauvetage de grande envergure a été menée au large des côtes libyennes. « Un total d’environ 5.000 personnes ont été secourues au cours de 43 opérations » a indiqué les garde-côtes italiens dans un communiqué.  Pour mener cette opération, plusieurs navires ont été déployés dans la zone dont ceux des organisations humanitaires comme l’Aquarius de SOS Frontières, le Bourbon Argos de Médecins Sans Frontières (MSF), le Topaz Responder, un navire appartenant à la Station d’aide aux migrants en mer (MOAS), les navires de la marine italienne et bien entendu ceux des garde-côtes.

L’Aquarius a porté secours à 132 personnes tandis que Le Topaz Responder a sauvé 382 passagers de trois navires pneumatiques différents. De son côté, le Bourbon Argos a secouru à 1.139 personnes qui étaient dans dix embarcations de fortune. Deux autres bateaux de l’opération Sophia ont aussi participé à l’opération et ont secouru 156 migrants. Et la marine italienne a porté secours aux 515 passagers de deux canots.

 

Panique à bord

Tout au long de cette opération, seul un décès a été déclaré notamment dû aux bousculades. « Ils ont littéralement sauté vers nous, on a été obligés de hisser les personnes hors de l’eau » a raconté Sebastian Stein, responsable des opérations à bord de navire Bourbon Argos de MSF. Il a ensuite précisé : « Quand ils ont rejoint notre navire, ils ont commencé à grimper et à se battre ». Par ailleurs, un navire est toujours porté disparu. Selon les garde-côtes italiens, avec 400 passagers à bord, celui-ci aurait quitté l’Alexandrie en Egypte depuis le dimanche dernier.

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie en mois de mars dernier, le nombre de naufrages a considérablement augmenté en mer Méditerranée. Pour cause, les passeurs empruntent désormais des voies dangereuses pour contourner les navires de l’Otan ainsi que les garde-côtes turcs. Ils passent actuellement de la Libye vers les côtes italiennes et pourtant, cet itinéraire est particulièrement meurtrier.

Les garde-côtes ont surtout peur que le même drame ne se répète. En 2014, un bateau transportant 850 passagers a chaviré au large de Lampedusa. Seuls 28 d’entre eux ont survécu, le pire naufrage que la mer Méditerranée n’a jamais connu. Depuis le début de cette année 2016, plus de 2.800 personnes ont péri en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe.