Brexit : les conséquences sur le Royaume-Uni et sur l’UE

Jeudi 23 juin 2016, les citoyens britanniques se sont prononcés avec 51,9 % pour mettre fin à 43 années d’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne (UE). Les deux parties entrent actuellement dans une période d’incertitudes, mais les effets de ce divorce s’annoncent considérables.

 

Les conséquences du Brexit pour le Royaume-Uni et pour l’Union européenne

La sortie de l’Union européenne affectera l’économie britannique pendant plusieurs années. Le Fond monétaire internationale (FMI) prédit par exemple une récession dès 2017 et une augmentation du chômage à 6,5 % d’ici 2018. Le Royaume-Uni exporte la moitié de ses biens et services vers le marché européen. Pourtant, il devra désormais renégocier tous les accords commerciaux avec l’UE. Par ailleurs, le pays n’aura plus à contribuer au budget de l’Union européenne, mais en retour, il ne percevra plus de subventions, notamment pour l’agriculture, la recherche et la culture. Enfin, les incertitudes des Britanniques au niveau politique bloqueront les investissements, d’après l’agence Standard &Poor’s.

D’un autre côté, l’UE perd la 5ème puissance économique mondiale, ce qui rendra les investisseurs moins enthousiastes vis-à-vis du marché européen. Pire, cette fragilité pourrait inciter d’autres pays à fuir l’UE.

 

D’autres « …exit »

« Le référendum britannique n’est que le début de la césure, l’UE s’avance vers la plus grande transformation qu’elle n’ait jamais connue depuis sa création », a publié le journal autrichien Die Presse en évoquant la possibilité que d’autres Etats membres de l’UE ne suivent l’exemple des Britanniques. Huit pays pourraient quitter le navire, à savoir les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la France, la République tchèque, la Finlande, la Hongrie et la Pologne.

En France, en Hongrie et aux Pays-Bas, les dirigeants de partis politiques ont déjà promis d’organiser le référendum. Les raisons régulièrement évoquées par les pays sont la mauvaise gestion de la crise économique et de la crise migratoire. L’étude du Pew Research Center a montré que 66 % des Français reprochent à l’UE d’avoir mal géré la crise économique. En outre, 53 % de nos compatriotes revendiqueraient un référendum pour décider de l’avenir de la France dans l’UE, selon un sondage d’Aqmen. D’autres pays qui ont déjà envisagé le divorce avec l’UE sont également prêts à réétudier cette question. C’est le cas de la Finlande qui a déjà tenté de la faire en 2012. « La Finlande ne s’accrochera pas à l’euro à n’importe quel prix » avait déclaré la ministre des Finances Jutta Urpilainen dans le quotidien Kauppalehti. Etant des alliés de la Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark s’inquiètent de leur sort au sein de l’UE.

En 2014, le budget européen est financé à 81 % par les contributions des pays membres. Le Royaume-Uni est le quatrième contributeur, après l’Allemagne, la France et l’Italie. L’Europe coûte 5 milliards d’euros à la Grande-Bretagne, mais ce déficit est très faible par rapport aux revenus du pays.