Catastrophe écologique en Bolivie: le lac Poopó a disparu

En Bolivie, le lac Poopó a complètement disparu. Le deuxième plus grand lac du pays s’est asséché depuis quatre ans déjà mais le phénomène s’est aggravé en novembre 2015. La région est devenue une zone sinistrée selon le gouvernement bolivien.

Les causes de l’assèchement du lac

Autrefois, le lac Poopó qui se situe à l’Ouest de la Bolivie s’étalait sur une longueur de 84 km et une largeur de 55 km. À cause du manque de pluies et des activités humaines au bord de ce lac, l‘assèchement de ce réservoir d’eau s’est accéléré. Il y a aussi eu le courant côtier saisonnier chaud El Niño qui est mis en cause. Ce dernier a entraîné l’augmentation des températures qui favorise trois fois plus vite que d’ordinaire l’évaporation de l’eau.

Le gouverneur d’Oruro Victor Hugo Vazquez accuse aussi l’industrie minière qui utilise l’eau du lac d’être en partie responsable de ce grave problème écologique. Il a affirmé que « la principale cause de cette catastrophe est l’attitude et l’irresponsabilité des pays industrialisés qui polluent 365 jours par an ».

Ce phénomène a entraîné la disparition complète de la faune avec 200 espèces d’oiseaux, de mammifères et de poissons. Selon Actulatino, 3 espèces d’oiseaux (le flamant rose) en voie d’extinction ont dû migrer. Plusieurs millions de poissons et des centaines d’oiseaux sont morts. Dans la région de l’Oruro, au sud de la Paz, on voit encore des barques coincées sur le lac asséché. La faune n’est pas la seule victime de ce désastre écologique.

Une aide humanitaire pour les habitants autour du lac Poopó

Celui qui était le deuxième plus grand lac du pays après le lac Titicaca n’est aujourd’hui qu’un vaste site asséché. Le lac Poopó ressemble à un désert sans vie avec un paysage de désolation. « Nous avons un lac asséché. Aujourd’hui, c’est une pampa, un désert où l’on ne peut rien semer, rien produire. Il n’y a rien, encore moins de la vie », a affirmé un habitant rural de la zone, interrogé par l’agence de presse EFE.

Après avoir qualifié la région de zone sinistrée depuis 2014, le gouvernement par l’intermédiaire du vice-ministre de la défense civile a offert 8 tonnes d’aide humanitaire aux 739 familles concernées par cette crise. « Nous sommes dans un état d’urgence », s’est alarmé Vladimir Challa Huaca, le porte-parole de l’Autorité provinciale du lac. « Cette crise est en train d’affecter de nombreuses familles vivant autour du lac depuis des générations. Poopó leur fournissait l’eau nécessaire pour survivre ».