Centrafrique fait face à de nouvelles violences

La paix n’a été que de courte durée pour le Centrafrique. Depuis mi-juin, la situation sécuritaire dans le pays s’est dégradée et une trentaine de personnes ont perdu leur vie.

 

A Bangui, une arrestation s’est mal tournée

Le dimanche 19 juin dernier, les autorités centrafricaines ont imposé des contrôles stricts au niveau des entrées de Bangui. En une journée, une quinzaine de personnes ont ainsi été arrêtées mais la grande majorité ont été rapidement relâchées. Seules cinq d’entre elles ont été retenues en détention à la Section de recherches et d’investigation (SRI). Selon les informations, ces dernières appartiennent à des groupes d’autodéfense du Kilomètre 5, un quartier limitrophe du troisième arrondissement. Certaines sources affirment même qu’Haroun Gaye, le leader du groupe, figure parmi ces personnes arrêtées.

Quelques heures après cette arrestation, les membres de la milice ont réclamé la libération des prisonniers. N’ayant reçu aucune réponse, ils ont attaqué un commissariat avant de prendre en otage cinq policiers présents dans les lieux à ce moment-là. Le lendemain, les autorités centrafricaines appuyées par la Minusca ont mené une opération dans le Km5. Au bilan : sept morts et treize blessés dont un casque bleu. Néanmoins, la Minusca a assuré que « tous les officiers de police ont pu être extraits sains et saufs ».

 

Dans le Nord, conflit communautaire

Parallèlement à ces événements, des violences ont aussi éclaté dans la partie Nord du pays. Dans la zone de Kaga-Bandoro et celle de Kabo, les ex-Seleka et les éleveurs peuls se sont affrontés, ces derniers réclament la levée des barrages imposés par les ex-Seleka dans plusieurs zones. Selon une source militaire : « ces affrontements ont commencé dans la région de Batangafo et se sont étendus aux localités de Wandago et Gondava ». Au bilan : une vingtaine de morts et une vingtaine de blessés.

Face à de telles violences, le nombre de déplacés et réfugiés s’est considérablement augmenté depuis ces dernières semaines. Dans une conférence de presse organisée à Genève, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué que 6.000 personnes ont été contraintes de fuir leur pays dont 5.643 ont trouvé refuge en Tchad et 555 au Cameroun. Il est à noter que des affrontements sanglants se sont aussi produits dans l’Ouest du pays depuis la mi-juin, opposant des éleveurs et des agriculteurs. Ces nouvelles arrivées vont donc s’ajouter aux réfugiés et déplacés déjà pris en charge par le HRC et ses partenaires. Au Tchad, ils sont environ 65.000 et près de 260.000 en Cameroun. Pour financer les opérations d’assistance de ces personnes, le HCR vient de lancer un appel de fonds à la communauté internationale. Budget estimé par l’agence onusienne : 225,5 millions de dollars. Pour le moment, le HCR affirme n’avoir reçu que 24,7 millions de dollars soit 11 % de la somme demandée.