Moustiques transgéniques, un important outil de prévention

Le moustique est un des principaux responsables de la propagation des maladies telles que le paludisme, le chikungunya, la dengue ou encore le Zika. Beaucoup de pays ont décidé de libérer des moustiques génétiquement modifiés afin de réduire la reproduction des espèces transmetteurs de virus.

 

Réduire la population de moustiques avec des moustiques transgéniques

Les autorités caïmaniennes responsables de la réduction du nombre de moustiques et la compagnie de biotechnologie britannique Oxitec ont mis du temps à obtenir le permis d’occuper le laboratoire d’élevage des moustiques. Finalement, leur projet de libérer des millions de moustiques transgéniques, essentiellement des Aedes aegypti mâles,  s’effectuera très prochainement, selon le gouvernement du territoire du Royaume-Uni dans les Caraïbes. Lorsque ces mâles s’accoupleront avec les femelles, leur progéniture ne pourra plus se reproduire.

Cette technique consistant à relâcher dans une population un échantillon qui porte une séquence d’ADN élaborée par l’Homme un « forçage génétique ». En faisant ces modifications génétiques, l’Homme peut à son bon vouloir transformer des espèces naturelles. Toutefois, les Académies Américaines des Sciences nous mettent en garde : « lâcher des moustiques génétiquement modifiés dans la nature pour combattre la propagation du paludisme, du Zika et d’autres infections transmises par ces insectes est prématurée ». « Davantage de recherche en laboratoire et des essais dans la nature extrêmement contrôlés » sont nécessaires, selon elles.

 

Le Brésil a déjà effectué cette opération en 2015

Dans la ville de Piracicaba, quelque 100.000 moustiques OGM ont été lâchés pour lutter contre la dengue, une quantité deux fois supérieure à celle des non transgéniques. C’est l’entreprise britannique Oxitec qui a ouvert à Campinas une usine capable de produire 550.000 moustiques génétiquement modifiés par semaine.

Cette espèce qui transmet la dengue et la même qui transmet le virus Zika. Pourtant, le Brésil est aujourd’hui le pays le plus touché au monde par l’épidémie. En avril, près de 91.000 cas ont été enregistrés et 1.198 bébés sont atteints d’une malformation crânienne. L’épidémie s’est propagée en Amérique latine avant d’affecter les Caraïbes. La recherche de vaccin avance considérablement aujourd’hui, mais certains optent pour des manières plus radicales.

Les conséquences de ce forçage génétique pourraient être difficiles à gérer, une fois que les moustiques OGM sont libérés. Pourtant, on ne peut estimer aujourd’hui ses effets sur la dynamique des écosystèmes. Il faudrait donc favoriser un peu plus les débats scientifiques sur cette technique.