La santé mondiale au centre des décisions climatiques

Ce n’est plus à prouver, le réchauffement climatique a des impacts catastrophiques sur la santé. Les 7 et 8 juillet derniers, l’OMS a organisé la deuxième conférence mondiale sur la santé et le climat à Paris pour mettre l’accent sur le thème : « Créer des sociétés plus saines grâce à la mise en œuvre de l’Accord de Paris ».     

 

Dérèglement climatique et santé mondiale

Les températures mondiales ne cessent d’augmenter et les catastrophes naturelles deviennent de plus en plus intenses. Si El Niño était en partie responsable de cette situation, le réchauffement climatique n’en est pas moins. D’ailleurs, pour le quatorzième mois consécutif, le record de chaleur a été battu puisque le mois de juin qui vient de s’écouler est considéré comme étant le mois de juin le plus chaud que la terre ait jamais enregistré.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le dérèglement climatique est responsable d’au moins 12,6 millions de décès chaque année à travers le monde. « Ce sont près d’un quart des décès survenant dans le monde que nous pourrions éviter si l’on atténuait et évitait ces risques environnementaux » a souligné la docteur Maria Neira, directrice du département de santé publique et environnement de l’OMS. Ces décès peuvent être liés d’une manière directe au changement climatique : inondations, sécheresse, vagues de chaleur… ou indirectement : famine, pollution, maladies…  Il est à noter que la pollution est responsable d’au moins sept millions des décès par an à travers le monde.

Si aucune mesure efficace n’est prise rapidement, l’OMS redoute une augmentation d’au moins 250.000 par an de ces chiffres d’ici 2030. « Si les responsables politiques connaissaient les véritables chiffres, ils s’empareraient de manière beaucoup plus ferme de la question » a noté Richard Kinley, responsable du secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

 

Une situation d’urgence pour la santé mondiale

Pour limiter les dégâts, l’OMS mise sur les services sanitaires. La branche onusienne spécialisée dans la santé recommande ainsi le renforcement des actions de prévention, de leurs systèmes d’alerte et de leurs dispositifs d’intervention. Mais, en parallèle, « nous devons influencer les choix faits en matière énergétique dans le domaine agricole, des transports, de la construction, de la gestion des déchets. Parce que cela les touche directement, les effets sur la santé du changement climatique constitue un argument fort à l’égard des populations, qui favorisent leur adhésion aux politiques menées et leur mobilisation » a lancé Maria Neira à l’égard des décideurs politiques.

Quoi qu’il en soit, cette conférence prépare déjà le terrain à la COP22, prévue pour le mois de novembre prochain à Marrakech, Maroc. Présente au Centre de Conférence Ministériel du Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International à Paris (MAEDI) pour l’événement, Hakima El Haite, présidente de la prochaine COP, a informé qu’une autre conférence devra avoir lieu prochainement pour « discuter des indicateurs santé qui méritent d’être intégrés dans chacune des contributions nationales à l’accord de Paris » et « Durant la COP, deux événements spécifiques seront organisés : l’un sur la façon d’intégrer la santé dans les politiques d’atténuation et d’adaptation et l’autre sur la participation des finances climatiques aux coûts des impacts sanitaires du changement climatique » a-t-elle ajouté.