Choléra en Haïti : l’ONU présente ses excuses

Le Secrétaire général de l’ONU veut finir son mandat avec la conscience tranquille. Il a donc présenté le jeudi 1er décembre les excuses de l’organisation auprès du peuple haïtien pour les dommages causés par l’épidémie de choléra. Il a également révélé la nouvelle approche de l’ONU dans la lutte.

 

le choléra introduit par les Casques bleus

L’ONU a déjà reconnu le 19 août 2016 sa responsabilité dans l’apparition de l’épidémie de choléra en Haïti et a promis une « aide matérielle » aux victimes. Beatrice Lindstrom de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti avait déclaré à ce moment-là que « les Nations unies doivent faire suivre cette annonce d’actions », notamment des excuses publiques.

En effet, de nombreux experts indépendants ont découvert que le virus du choléra avait été introduit par les Casques bleus. Plus précisément, par des déversements de déchets provenant d’une base de la Mission de l’ONU en Haïti (Minustah) dans une rivière. Haïti connaît aujourd’hui 34.656 cas suspectés de choléra, soit 97 % du total des cas dans le continent américain.

Excuses et nouveau plan de lutte

Reconnaissant les faits, l’ONU a présenté jeudi ses excuses au peuple haïtien, par le biais de son Secrétaire général sortant. « Au nom des Nations Unies, je tiens à dire clairement : nous nous excusons auprès du peuple haïtien. Nous n’avons tout simplement pas fait assez en ce qui concerne l’épidémie de choléra et sa propagation en Haïti. Nous sommes profondément désolés pour notre rôle ». a déclaré Ban Ki-moon.

Le patron de l’ONU a également présenté la nouvelle approche de l’organisation pour contrer l’épidémie en Haïti. Ce plan se répartit en deux volets. Le premier consiste à réduire l’incidence du choléra en misant sur l’assainissement et le système de santé. Le second se focalise sur l’assistance matérielle pour les Haïtiens directement affectés par le choléra. « C’est une approche qui va au fond du problème avec des investissements à long terme dans les installations sanitaires dont le pays a besoin pour éradiquer le choléra ; des investissements à court terme pour enrayer la progression du choléra ; et, le plus important, qui met les personnes et les communautés impactées par le choléra au cœur de nos efforts », a expliqué le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric.

Tout cela semble prometteur, mais rappelons que l’ONU ne peut rien sans financement. Sur les deux prochaines années, ce programme devrait coûter 400 millions de dollars. « Il faut que la communauté internationale s’engage pleinement et surtout que nous disposions des ressources nécessaires », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies.