Choléra en Haïti : ONU confirme sa reponsabilité

Le jeudi 18 août dernier, les yeux du monde se tournaient vers Ban Ki-Moon et son équipe : les Nations-Unies ont enfin avoué leur implication dans la propagation du Choléra à Haïti. Le choléra, cette épidémie meurtrière qui a engendré 10.000 morts et 800.000 malades depuis 2010. Les scasque bleus népalais affectés à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) auraient été les sources de contamination.

Du jamais vu

Les soldats du casque bleu ont été dénoncés plusieurs fois depuis leur arrivée en MINUSTAH. Les multiples plaintes et requêtes de dédommagement déposées par les familles des victimes du Choléra au siège de l’ONU à New York ont été refusées à maintes reprises.

Désormais, les Nations Unies changent de ton en reconnaissant ce jeudi 18 août leur tort sur l’affaire.  L’adjoint du porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a admis le rôle que l’ONU a joué « dans le déclenchement de l’épidémie et les souffrances des victimes affectées par le choléra ».

Cette « reconnaissance du bout de lèvre », comme le décrit beaucoup de journalistes, est certes approuvée par les défenseurs des droits de l’homme mais s’avère insuffisante, elle « devra être suivie d’excuses publiques et d’un réel processus de justice et de réparation ». L’ONU doit tout faire pour mettre en ordre le chaos dont elle est en partie responsable. Par l’intermédiaire de son porte-parole, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a déclaré en prime de ces aveux ce vendredi 19 août que « l’ONU est déterminée à éliminer le choléra en Haïti » et a confirmé leur engagement à « accorder de l’aide matérielle ».

Des avis partagés

D’un côté, Terry Liston, un haut gradé de l’armée canadienne a maintenu que le blâme doit être reporté sur le Népal où « l’éducation, la discipline et l’hygiène laissent à désirer,  Il faut nommer les responsables et les couvrir de honte. Ce n’est que comme ça que les autorités se tourneront vers leurs armées pour exiger des améliorations ». Effectivement, les analyses génétiques ont montré que la souche de l’épidémie en Haïti est identique à celle qui a été retrouvée au Népal en 2010, ce qui prouve que ce sont les soldats Népalais du casque bleu qui a apporté la maladie et l’a transmise par le biais des déjections.

De leurs côtés, d’autres spécialistes avancent que le problème est survenu à cause du fait que rares sont les pays qui sont prêts à offrir les troupes à l’ONU et ainsi à prendre la responsabilité des erreurs. A cela s’ajoute également le procédé de l’ONU sur le recrutement des soldats qui reflète « une négligence quasi-criminelle » : aucune vérification sur l’état sanitaire des soldats, aucune inspection des installations sanitaires. Le Népal ne devrait donc à endosser de telles accusations.