Le froid s’est installé dans la capitale depuis maintenant plusieurs jours et les sans-abri en sont les principales victimes. Le vendredi 2 décembre, la mairie de Paris a lancé le « plan hiver » et propose 1.100 places d’hébergement d’urgence supplémentaires pour ces personnes démunies.
« Plan hiver » débarque avec un mois de retard
Au cours de ces derniers jours, les températures ont dangereusement chuté en région parisienne. Jeudi dernier, le thermomètre affichait même -2 et -3°C à Paris. Une vague de froid particulièrement insupportable pour ceux qui n’ont pas de toit. En début de semaine, le Samu Social de Paris a sonné l’alarme : les structures d’accueil destinées aux sdf sont débordées. De ce fait, plus de 600 personnes dont 200 enfants ont été obligées de dormir dehors avec ces températures négatives. L’organisation a ainsi appelé les autorités à lancer le « plan hiver » qui aurait, normalement, dû être lancé depuis le 1er novembre dernier.
Et la réponse ne s’est pas fait attendre. Le vendredi 2 décembre, la ville de Paris a présenté son dispositif hivernal. Et la question de l’hébergement figure en tête de priorité. Pour cet hiver, 2.800 places d’urgence viennent s’ajouter aux 92.000 permanentes déjà existantes dans la région parisienne. Etant le plus abrité, Paris aura droit à 1.100 nouvelles places aménagées dans 16 gymnases qui seront mis à disposition par roulement de trois semaines. Parmi eux, le gymnase « Marie Paradis » qui se situe dans le Xème arrondissement a déjà ouvert ses portes et pourra accueillir 60 personnes. Et, en cas d’activation du plan grand froid, des salles municipales dans le Ier, le IVè, le XIè, le XVè arrondissement seront mobilisées.
Par ailleurs, Paris aura droit aussi à son neuvième restaurant solidaire. Situé dans le XIIème arrondissement, rue St-Eloi, il proposera des repas chauds aux personnes démunies tous les soirs (du lundi au samedi) de 17h15 à 19h30. Lancés en 2010 par la mairie de la ville, les huit restaurants solidaires offrent actuellement plus de 1.300 repas par soir. L’arrivée de ce nouveau centre devrait permettre la distribution de 200 repas supplémentaires.
La pauvreté en pleine croissance dans l’hexagone
Au cours de ces cinq dernières années, le nombre de places destinées à accueillir les personnes démunies a augmenté de 45%. « Nous en avions 82.000 à l’époque, nous en avons 118.000 aujourd’hui » a précisé Emmanuelle Cosse lors d’une interview qu’elle a accordé à Europe1. Insinuer que « les migrants ont pris les places des SDF » est donc complètement faux. Ainsi, la ministre du logement a souligné : « en même temps que nous avons ouvert des places pour les migrants, nous avons renforcé le nombre de places pour les sans-abri ». D’ailleurs, le budget de l’hébergement des SDF a été augmenté pour 2017 a-t-elle assuré.
L’Etat multiplie donc ses efforts pour venir en aide aux sans-abri. Toutefois, l’augmentation du nombre de places dans les centres d’hébergements est loin d’être une bonne nouvelle. En effet, cela signifie que de plus en plus de gens s’enfoncent dans la précarité et dans la pauvreté en France. Actuellement, plus de 140.000 personnes n’ont pas de domicile fixe dans notre pays dont 30.000 enfants. Une situation qui peut résulter d’un moment difficile dans leur vie : perte d’un emploi, expulsion locative, séparation… A cela s’ajoute, les personnes en situation régulières qui ne jouissent pas forcément de leur droit (le logement, la santé, l’emploi, l’allocation familiale…). Et, celles qui sont irrégulières et qui vivent dans des conditions bien pires.