France: le 34ème rapport sur l’état de la pauvreté soulève les inquiétudes

Le jeudi 17 novembre dernier, le Secours Catholique-Caritas a publié son rapport statistique annuel sur l’état de la pauvreté en France. Les chiffres dénoncent un large appauvrissement de la population.

 

Pauvreté, un fossé qui ne se comble pas

En 2015, 608.500 familles ou personnes seules ont sollicité l’aide du Secours Catholique-Caritas. Un chiffre qui a connu une hausse de 2,7% comparé à celui de 2014. Aujourd’hui, l’analyse de 85.179 fiches statistiques ont permis de déduire que le niveau de la pauvreté est déplorable. Il touche à la fois, les familles, les femmes, les enfants, les étrangers vivant en France et même les diplômés. En effet, sur les neuf millions de personnes démunies, trois millions sont des enfants. Cette précarité est à la fois matérielle et morale.

En effet, la plupart des personnes concernées sont à la recherche d’une aide, non seulement matérielle et alimentaire, mais aussi une écoute et un accueil. Environ, 57% d’entre eux cherchent du réconfort et 55% de quoi se nourrir. 18% demandent des aides au paiement des loyers, 10% réclament des vêtements et des frais de déplacement ou de l’assistance dans les démarches administratives. Comme quoi, «la pauvreté n’est pas seulement monétaire» souligne Bernard Thibaud, le secrétaire général du Secours Catholique.

 

Les femmes et les étrangers souffrent davantage de la pauvreté

De plus en plus d’étrangers se tournent vers l’association. Une hausse régulière des chiffres a été constatée depuis les années 2000. Il est passé de 20% à 36,4%. Cette situation est due en grande partie à l’administration qui retarde l’accès des personnes à leurs droits et provoque ainsi une restriction à ces derniers. Par ailleurs, les lois qui régissent l’accès au séjour des étrangers devenues plus strictes compliquent le renouvellement des cartes de séjours et leur délivrance.

A cela s’ajoute, les personnes en situation régulières qui ne jouissent pas forcément de leur droit. C’est-à-dire, le logement, la santé, l’emploi, l’allocation familiale et autres. Sans compter celles qui sont irrégulières qui vivent dans des conditions bien pires. Pour ce qui est des femmes, de nationalités étrangères comme les nationaux, l’augmentation de taux de pauvreté est aujourd’hui quinze fois plus grave qu’en 2000.

 

Diplômés mais au chômage

Le taux de chômage ne cesse d’accroître or, le niveau des études augmente. Un paradoxe qui soulève les inquiétudes. Chaque année, de plus en plus de jeunes fraîchement diplômés rejoignent le rang des chômeurs. Les personnes recueillies par l’association n’en manquent pas. 45% d’entre eux ont fait des études secondaires et 16% ont atteint le niveau supérieur.

En 2015, 69,9% des personnes accompagnées par le Secours Catholique se trouvent sans emploi, dont 10,2% sont des français. Ces individus vivent sous un seuil de pauvreté dont le revenu mensuel est inférieur à 1.008 euros. Cela est en fait lié à un problème d’indemnisation. En effet, 26,3% des chômeurs n’en bénéficient pas à côté des 12,3% qui sont indemnisés. Et, seulement 15,5% des personnes accueillis affirment avoir un emploi.

L’association appelle donc, les candidats à la primaire de droite et du centre à se pencher sur cette question.