Migrants : plus de 10 000 personnes secourues en deux jours

L’afflux des migrants n’a jamais été aussi élevé en Méditerranée. En deux jours, plus de 10 000 personnes ont été secourues et plus d’une trentaine sont mortes en tentant d’atteindre le rêve européen. Toutefois, ce dernier ne semble être qu’une illusion, vu que beaucoup de frontières restent fermées et que le plan de relocalisation n’est toujours pas appliqué.     

 

Nombre record de migrants secourus

Dès lundi, 6.055 migrants ont été sauvés au large de la Lybie et 9 personnes, dont une femme enceinte, sont décédées. Ces milliers de personnes étaient rassemblés sur 39 embarcations de fortune : canots pneumatiques, bateaux de pêche et radeaux. C’est l’un des plus grands sauvetages de l’année. Les navires militaires italiens et européens et des bateaux humanitaires y ont participé. Mardi 4 octobre, ce sont 4.655 migrants qui ont été secourus lors de 33 opérations. Les secours ont également repêché 28 corps.

Ces vagues de migrants qui tentent la traversée à partir de la Libye ont repris après plusieurs semaines de calme. Les incidents de ce début de semaine rappellent le naufrage de Lampedusa le 3 octobre 2013. Un incendie s’est déclaré sur un bateau transportant des migrants. L’embarcation a coulé et 366 personnes ont perdu la vie dans ce drame. Depuis, 11.400 migrants sont morts en mer selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR).

Les secours sont dépassés

Ce sont donc plus de 10.000 migrants qui ont été secourus en deux jours. Les passeurs ont profité de la clémence de la météo pour envoyer des vagues de migrants en mer. « C’était bien cela notre crainte. (…) Dès qu’il y a un petit moment où la mer est meilleure, il y a énormément de monde qui est poussé à la mer ». Les interventions des humanitaires deviennent difficiles car il n’y a plus assez de navire pour secourir tout le monde.

Rien que lundi, plus d’une vingtaine de migrants sont morts en mer. La noyade n’est pas la seule cause de décès, certaines personnes sont mortes asphyxiées à cause de leur surnombre. Il y en a également qui sont mortes de fatigue, d’hypothermie, de déshydratation ou de brulures au carburant.

Cette année, 3.500 personnes sont décédées en Méditerranée. Ce bilan est déjà plus lourd que celui de toute l’année dernière. « De toute évidence, nos politiques ne marchent pas comme il faut, sinon nous n’aurions pas autant de morts », a déclaré William Lacy Swing, le patron de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).