Hébergement citoyen : pour compléter le dispositif d’accueil des réfugiés

Lancé en Août dernier, l’appel à projet « hébergement citoyen » d’Emmanuelle Cosse a fait écho. Le mercredi 30 novembre dernier, la ministre du logement a présenté les résultats : onze associations ont été retenues pour organiser l’accueil de 1.361 réfugiés chez les particuliers.  

 

Comprendre l’« Hébergement citoyen »

Avec quelques mois de retard, le projet « hébergement citoyen » proposé par Emmanuelle Cosse voit enfin le jour. Prévu pour deux ans, il a comme principaux objectifs de proposer « des conditions d’accueil dignes » aux réfugiés et de « leur permettre de se construire un avenir en France ». Au total, ils seront 1.361 à bénéficier de ce dispositif dont 846 trouveront refuge en Ile-de-France et le reste dans les autres régions.

A titre gratuit ou participatif selon « leurs ressources », ces personnes seront hébergées pour une période allant de trois mois à un an chez des particuliers. Pour éviter les malentendus, une charte devra être signée entre les deux parties en présence de l’association qui les a mis en contact. Il est à noter que les associations jouent un rôle primordial dans ce dispositif.

En effet, elles se chargent de la sélection de dossiers des candidats, de la mise en relation du réfugié et de ses prochains hôtes ainsi que du suivi des personnes hébergées (insertion, formation linguistique…). Mais s’il s’agit avant tout d’un geste de générosité, l’Etat compte tout de même soutenir financièrement les associations. Ainsi, elles toucheront une aide allant jusqu’à 1.500 euros par migrant et par an. Pour cette phase expérimentale, onze associations ont été sélectionnées. Parmi elles, les grandes structures comme le Samu Social Paris et les plus petites comme l’Association La Pierre Blanche.

 

Un dispositif qui a déjà fait ses preuves

Mais aussi méritante soit l’initiative, elle est loin d’être nouvelle. En effet, plusieurs associations sont sur ce terrain depuis des années. Parmi elles, le Service jésuite des réfugiés ou JRS avec son dispositif Welcome. Lancé en 2009, il propose une solution d’hébergement temporaire pour les demandeurs d’asile (entre trois et cinq semaines). « En 2011, nous avons 15 familles hébergeuses, en 2015 avec la crise des migrants, nous en avions 40, principalement originaires de l’Afrique Noire » a indiqué Elisabeth Fasher, coordinatrice de au JRS.

Et, plus récemment, il y a le réseau CALM (Comme à la Maison du mouvement Singa) crée en juin 2015. Il propose l’hébergement temporaire des réfugiés mal logés ou sans domicile. Selon l’association, « Sur 300 accueils, seules 13 médiations ont eu lieu pour renouer la communication entre les différentes parties. Et seules cinq cohabitations ont été interrompues. Outre cela, des amitiés fortes sont nées ». Au total, plus de 500 réfugiés vivraient actuellement chez des particuliers à travers l’hexagone.

En se référant à ces deux associations, l’hébergement citoyen proposé par Cosse devrait donc être un succès. En tout cas, le ministère du logement souligne que « l’hébergement chez les particuliers est une opportunité pour les réfugiés qui ne peuvent ou ne souhaitent pas tout de suite avoir accès à un logement pérenne. Cette expérience et ce temps d’échange particulier sont riches dans la démarche d’intégration des réfugiés ».