Sida : la lutte est loin d’être gagnée

La Journée mondiale de lutte contre le sida organisée le 1er décembre a permis de constater cette réalité. Le VIH continue de se propager dans le monde, malgré les avancées en matière de traitements mais aussi de recherche de vaccin. L’OMS dénonce l’insuffisance d’accès au dépistage qui limite la prescription de traitements.     

 

Le sida est toujours en progression

La veille de la Journée mondiale de la lutte contre le sida 2016, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a partagé ses inquiétudes sur la progression inexorable du VIH au niveau international, continental et national. En Europe, les pays ont battu le nombre-record d’infections : 153.407 en 2015, contre 142.000 en 2014. La propagation est notamment très inquiétante en Russie qui concentre 64 % des malades en Europe. Dans l’Hexagone, l’organisme de Santé publique France a découvert 6.000 nouveaux cas de sida en 2015.

Cette situation résulte du fait que plus de 14 millions de séropositifs ne connaissent pas leur statut, soit 40 %. Dans l’Union européenne, « une personne sur sept est atteinte par le VIH sans le savoir », révèle le commissaire européen à la santé Vytenis Andriukaitis. Ces personnes ne bénéficient donc pas du « traitement indispensable qui peut également empêcher de transmettre le virus à autrui », a expliqué la directrice générale de l’OMS. Le dépistage a tout de même évolué depuis 10 ans, le taux de personnes connaissant leur statut est passé de 12 % à 60 % entre 2005 et 2015.

Avancée des recherches de vaccin et de traitements

L’Afrique du Sud est le pays qui compte le plus de personnes vivant avec le sida, avec 7 millions de cas. Il est aussi en première ligne en ce qui concerne les recherches de vaccin. Si les recherches n’ont pas été très fructueuses depuis plus de trente ans, un essai clinique pour tester un vaccin expérimental contre le VIH s’annonce prometteur en Afrique du Sud. L’étude a été lancée mercredi et durera quatre ans. Plus de 5.400 volontaires répartis sur tout le territoire sud-africain y seront impliqués.

Du côté des traitements, un médicament produit par le laboratoire japonais Takeda a rendu le virus quasiment indétectable, lors d’un test sur huit singes. Cette piste a suscité l’intérêt des spécialistes du sida, comme le docteur Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses. « Les données vont nous dire s’il y a lieu vraiment de se réjouir. Mais nous n’avons aucune donnée jusque-là, donc je reste très réservé, je ne peux rien prédire », tempère toutefois le chercheur.

En attendant l’évolution des recherches sur le vaccin et les traitements, l’ONUSIDA prime la prévention en suivant sa vision « zéro infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ». Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida a appelé lundi à combler les lacunes dans les investissements pour cette prévention.