VIH : il faut un meilleur accès au diagnostic

1er décembre 2016, en cette Journée mondiale de lutte contre le sida, on constate que les contaminations se poursuivent encore. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pointe du doigt l’insuffisance du nombre de diagnostics du VIH. Pour l’association Aides, il faut d’abord lutter contre les discriminations subies par les séropositifs.

Manque d’accès au diagnostic du VIH

Selon un rapport de l’OMS publié mardi, la proposition de traitement antirétroviral (TAR) à toute personne séropositive ne peut se faire si le nombre de diagnostics du VIH reste insuffisant. Si 18 millions de séropositifs sont actuellement sous TAR, la même proportion n’a toujours pas accès au traitement. Et encore, plus de 14 millions des personnes porteuses du VIH ne connaissent pas leur statut, soit 40 %.

L’OMS veut alors miser sur l’auto-dépistage pour améliorer cet accès au diagnostic du VIH. « L’auto-dépistage devrait permettre à de nombreuses personnes de connaître leur statut et de savoir comment obtenir le traitement et l’accès aux services de prévention », a déclaré le Dr Margaret Chan, Directrice-générale de l’OMS. L’auto-dépistage est plus facile, plus rapide et permet d’atteindre davantage de personnes.

Les séropositifs sont discriminés

Les résultats de l’enquête de l’association Aides sur les discriminations subies par les porteurs du VIH et/ou une hépatite a été révélé mercredi. Parmi les 1.080 personnes qui ont fait l’objet de l’enquête, 30 % ont déclaré avoir subi des discriminations au cours de l’année 2015. Si le traitement progresse, la perception sociale du VIH demeure un blocage. « Alors qu’en France les personnes sous traitement VIH sont pour la plupart en bonne santé et non contaminantes, la société persiste à les considérer comme des bombes virales potentielles », dénonce le président d’Aides, Aurélien Beaucamp.

L’ignorance est à l’origine des réactions discriminantes envers les personnes touchées par le VIH. Même le personnel médical est concerné. D’après la précédente enquête de Aides, un dentiste sur trois refusait, d’une manière ou d’une autre, de soigner des séropositifs. L’association rappelle alors qu’en France, « 86 % des personnes sous traitement VIH sont aujourd’hui en charge virale indétectable ». Cela veut dire qu’elles ne risquent pas de contaminer les autres, même en cas de relations non protégées ou de rupture de préservatif.

Le monde est en quête d’un vaccin contre le VIH depuis plus de trente ans. Mercredi, un essai clinique prometteur a débuté en Afrique du Sud pour tester un vaccin expérimental. C’est une lueur d’espoir pour la communauté scientifique et pour les millions de séropositifs dans le monde.