Paris : le retour des vignettes anti-pollution se précise!

Paris veut passer à la vitesse supérieure dans son plan antipollution. A partir du 16 janvier 2017, les vignettes Critic’Air seront obligatoires et les voitures jugées polluantes seront bannies de la circulation parisienne entre 8h à 20h durant la semaine. Explications…

 

Les vignettes Critic’Air

A partir du 16 janvier 2017, Paris deviendra officiellement la première zone de circulation restreinte en France. Pour circuler, chaque voiture devra alors arborer une vignette indiquant son niveau de pollution. Disponible sur le site www.certificat-air.gouv.fr au prix de 4,18 euros, ce « certificat » va permettre aux autorités de cibler les véhicules les plus polluants. Durant la semaine, de 8h à 20h, ces derniers seront interdits de circulation dans la capitale.

Il vient alors renforcer la disposition, entrée en vigueur depuis le 1er juillet dernier, interdisant les camionnettes et les voitures individuelles mises en circulation avant janvier 1997 et les deux roues motorisés datés d’avant 2000 de circuler en pleine ville. De même pour les bus, les cars et les poids lourds antérieurs au 1er octobre 2001 qui sont complètement bannis 7j/7 de la capitale depuis juillet 2015. Et à partir du 1er juillet 2017, la restriction concernera aussi les poids lourds Euro3 (immatriculés avant octobre 2006) ainsi que les véhicules utilitaires et particuliers Euro2 (antérieurs à janvier 2001).

Par ailleurs, le certificat sera aussi « utile en cas de pics de pollution car avec ces pastilles, nous pourrons désormais remplacer la circulation alternée par une restriction de circulation progressive et ne laisser rouler que les véhicules électriques et de normes Euro récentes » a expliqué Christophe Najdovski, adjoint à la Maire de Paris. Aucune sanction n’est pour l’instant définie en cas de défaut de vignette. Toutefois, une amende est prévue pour les automobilistes qui dérogeront les interdictions de circulation. Ainsi, elle est estimée à 65 euros pour les voitures individuelles et à 135 euros pour les poids lourds.

 

Restaurer la qualité de l’air

Chaque année, le trafic routier parisien produit 78,3 tonnes au kilomètre carré d’oxydes d’azote ou NOX. Il est donc responsable d’au moins 50% des émissions de PM10 dans la capitale (soit 7,8 tonnes au kilomètre carré). Une moyenne particulièrement élevée par rapport à celle de l’Ile-de-France qui affiche 1,3 tonne au kilomètre carré. Or, ces particules fines sont particulièrement dangereuses pour la santé : maladies respiratoires, cardiovasculaires ainsi que les cancers. Elles engendrent, chaque année, « 2.500 décès dans la capitale et 6.500 dans la métropole » a souligné M. Najdovski.

L’urgence est donc bien là et pourtant  beaucoup d’automobilistes semblent la négliger. En effet, seuls 10.000 d’entre eux ont demandé leur vignette alors qu’il y a près de 600.000 véhicules qui circulent quotidiennement sur Paris. Pour sensibiliser davantage les parisiens, la mairie compte coller 800 affiches à travers la capitale. Par ailleurs, plusieurs campagnes devraient avoir lieu dans les prochains jours.

En outre, la municipalité compte récompenser les bons élèves. Ainsi, elle prévoit une aide de 400 euros pour les parisiens qui renoncent à leur véhicule polluant. Celle-ci sera octroyée sous forme de prise en charge d’un abonnement au Vélib et des transports en commun Navigo, ou le remboursement lié à un achat d’un appareil de transport non polluant (vélo, cyclomoteur…). Pour ceux qui veulent remplacer leur voiture datant d’au moins dix ans, ils pourront bénéficier d’une prime à l’achat pouvant atteindre les 10.000 euros. Et une subvention, cumulable avec cette prime, aux environs de 5.000 euros.