Syrie : Alep-Est en plein naufrage !

La situation s’envenime de jour en jour à Alep-Est, le sang recouvre désormais les rues de la ville. Impuissante face au massacre, l’ONU a averti mercredi du risque de voir l’ancienne capitale économique de la Syrie se transformer en un « gigantesque cimetière ».

 

Alep : le calvaire des civils

Carnage, chaos, descente aux enfers… Aucun mot n’est assez fort pour décrire la situation actuelle en Alep-Est. Depuis le 15 novembre dernier, les troupes gouvernementales y mènent une vaste offensive. Optant pour une stratégie « d’attaques sur plusieurs fronts« , le régime syrien et ses alliés progressent rapidement. Aujourd’hui, ils ont conquis au moins un tiers du secteur rebelle. Du jamais vu depuis 2012, date à laquelle, la rébellion a pris le contrôle sur la partie orientale de l’ancienne capitale économique de la Syrie.

Mais au milieu de ces violents affrontements, les civils en sont les victimes collatérales. S’ils ont résisté aux bombardements, à la famine et à la précarité au cours de ces derniers mois, ils ne pourront rien faire face à un déluge de feu. Et pour cause, plus aucun hôpital n’est en état de fonctionner dans la ville. Ainsi, les blessés ne pourront pas être soignés.  Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 250 civils ont été tués au cours de ces dernières semaines.

Pour survivre, leur seule option reste alors la fuite. Mais rejoindre les zones détenues par les forces loyalistes est un trajet à haut risque. Certaines personnes perdent même leur vie en essayant d’atteindre la sortie de la ville. Toutefois, 50.000 civils ont réussi dont 30.000 ont rejoint le quartier de Cheikh Maqsoud, contrôlé par les combattants kurdes et le reste a trouvé refuge dans la partie Ouest d’Alep, contrôlée par l’armée syrienne.

 

« Gigantesque cimetière »

Mais ces 50.000 civils qui ont réussi à rejoindre les zones nettement plus calmes ne représentent que 20% de la population totale d’Alep-Est. En effet, la ville comptait entre 250.000 à 300.000 habitants. Ce qui signifie qu’il y a encore plus de 200.000 personnes bloquées là-dedans.

Et si les bombardements persistent, cette partie orientale d’Alep se transformera alors en un « gigantesque cimetière » a prévenu Stephen O’brien, patron des opérations humanitaires de l’ONU. D’ailleurs, le mercredi 30 novembre, au moins 21 civils dont 2 enfants ont perdu leur vie dans des attaques attribuées au régime syrien, dans le quartier de Jeb al-Qobbé.

Impuissante, l’organisation a « supplié » les belligérants « de faire tout leur possible pour protéger les civils et pour permettre l’accès à la partie assiégée d’Alep-Est ». Un appel qui semble faire écho auprès de la Russie. En effet, le principal allié du régime de Bachar Al-Assad vient d’annoncer son attention de créer quatre couloirs humanitaires à Alep-Est. Jan Egeland, responsable de l’ONU chargé de l’aide humanitaire en Syrie, a souligné qu’en ce moment, son personnel et la Fédération russe sont en train de « discuter de la façon » dont ils pourront utiliser ces couloirs.