Syrie : le « temps est compté » à Alep de l’Est

Le lundi 21 novembre dernier, Stephen O’brien, responsable des opérations humanitaires de l’ONU, a fait le point sur la situation actuelle en Syrie. Et le constat est alarmant : la situation se dégrade de jour en jour, particulièrement à Alep.

 

Situation humanitaire catastrophique dans les villes assiégées

Après plus de cinq ans de guerre, la situation humanitaire est plus que catastrophique en Syrie. Selon l’ONU, 974.080 personnes sont aujourd’hui bloquées dans les villes assiégées. Soit, deux fois plus qu’il y a six mois (486.700) et trois fois plus qu’il y a un an (393.700). Une « augmentation massive » qui s’explique par de nouveaux sièges implantés dans plusieurs zones dont un à Damas et plusieurs autres dans la Ghouta orientale.

Or, les conditions de vie dans ces zones assiégées sont particulièrement déplorables. En effet, leurs habitants « sont isolés, affamés, bombardés et privés d’aide médicale et d’assistance humanitaire afin de les forcer à se soumettre ou à fuir » a expliqué O’brien devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Une « tactique cruelle » qui est utilisée « de manière monstrueuse par la partie au conflit qui, en premier lieu, devrait défendre et protéger ses propres citoyens et même ceux qui ne sont pas d’accord avec leurs dirigeants » a-t-il dénoncé.

Il est donc plus qu’urgent de lever ces sièges. Malheureusement, l’ONU peine à trouver une solution pour y mettre un terme. Toutefois, les sanctions se préparent et Samantha Power, l’ambassadrice américaine, a annoncé lors de cette réunion les noms d’une douzaine de généraux et colonels syriens accusés d’avoir ordonné des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. « Ils doivent savoir que leurs exactions sont documentées et qu’un jour, ils devront rendre des comptes » a-t-elle souligné.

 

Alep s’écroule davantage

Pendant ce temps, le pilonnage continue à Alep-Est. Depuis la reprise de l’offensive, mardi dernier, l’ancienne capitale économique syrienne a droit à tout : des obus, des bombes russes et des barils explosifs. Disposant d’un large réseau sur le terrain, l’Organisation syrienne des droits de l’homme (OSDH) a rapporté le décès de 143 civils dont 19 enfants suite à des attaques imputées au régime de Bachar Al-Assad et son allié russe.

De leurs côtés, les rebelles ont lancé une quinzaine de roquettes vers Alep-Ouest, contrôlée par le gouvernement, tuant 16 civils dont 10 enfants a ajouté l’OSDH. Et ces chiffres risquent d’augmenter considérablement car la ville ne dispose aujourd’hui d’aucune structure médicale. Une par une, ils ont été délibérément bombardés.

Mais, les bombardements ne sont pas les seules menaces à la survie des aleppins. En effet, ils doivent aussi faire face à la famine car les rations alimentaires des ONG sont actuellement épuisées. Il est à noter que la ville fait face à une importante pénurie depuis la fermeture de la route de Castello, sa seule voie de ravitaillement, en juillet dernier. Face à la famine, certains habitants n’ont pas hésité à attaquer des dépôts de nourritures du conseil municipal rebelle.