Zika : la menace ne doit pas être minimisée

Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus Zika ne constitue plus une urgence de santé publique mondiale. Cela pourrait inciter le monde à baisser sa garde, alors que la menace est toujours présente. D’ailleurs, cette décision de l’OMS suscite l’inquiétude.

Zika n’est plus une urgence mondiale

L’OMS a déclaré lors d’une conférence de presse du vendredi 18 novembre que le virus Zika « n’est plus une urgence de santé publique de portée mondiale ». L’épidémie ne correspond plus à la définition d’urgence de santé publique dans les règlements de santé internationaux. Pour tempérer, David Heymann, président du comité d’urgence de l’OMS sur le Zika, a souligné que l’importance du virus n’est pas à minimiser.

Plus de 70 pays ont rapporté des cas de transmission du virus Zika et 23 ont signalé des cas de malformations congénitales comme la microcéphalie ou le syndrome de Guillain-Barré. Le Brésil est jusqu’à aujourd’hui le pays le plus touché avec plus de 2.100 cas confirmés de microcéphalies liées au Zika. Ces derniers mois, il  y a eu entre 220 à 400 cas suspects par mois.

Inquiétude au Brésil

L’alerte au virus Zika reste maximale au Brésil où la décision de l’OMS suscite de l’inquiétude. Beaucoup jugent incompréhensible le fait que l’agence de l’ONU lève cette alerte qu’elle a lancée il y a moins d’un an. C’est le cas de l’infectiologue Luiz Arraes qui collabore aux recherches sur le Zika dans l’Etat du Pernambouc dans le Nordeste du Brésil. « Il n’y a toujours pas de vaccins, le nombre de cas potentiel est énorme. L’alerte reste maximale », s’inquiète-t-il.

Dr. Peter Salama, directeur exécutif du programme d’urgences santé de l’OMS, a d’ailleurs reconnu que la menace liée au virus reste dangereuse. « Il s’agit de problèmes au long terme ici. Il s’agit de gérer des complications neurologiques chez l’adulte et chez l’enfant. Nous devons gérer des histoires de planning familial, de systèmes de santé, nous devons mettre en place un programme long et exhaustif qui doit être multi-annuel », a-t-il déclaré.

L’état d’urgence ne correspond donc plus à la définition mais elle reste réelle. Jusqu’à présent, il n’existe pas de vaccin contre le virus Zika, sauf les deux en cours d’évaluation. Le financement reste un problème majeur. Seuls 50 millions de dollars sur les 122 millions que requiert le plan de l’OMS et de ses partenaires ont été couverts.