COP22 : la COP de l’eau et de l’Afrique

L’eau a pris une place importante dans les débats à la COP22. Mercredi a été consacrée à la Journée d’action pour l’eau. Cette ressource est la plus touchée par le changement climatique mais en même temps en constitue la clef.

 

Journée d’action pour l’eau

L’eau constitue un élément-clé de l’adaptation au changement climatique. Comme l’a expliqué le Président du Conseil mondial de l’eau, Benito Braga, « l’eau est l’une des ressources les plus touchées, mais l’eau fournit aussi des solutions à ces défis ». Elle n’est pas seulement un besoin fondamental mais aussi un outil qui connecte tout. « On touche au développement humain, on touche à l’école, on touche à la santé, on touche à la stabilité, on touche à la sécurité alimentaire. On touche tout simplement à la sécurité et à la dignité humaine », a cité Hakima El Haité, ministre marocaine en charge de l’environnement. Elle s’engage donc avec l’autre Championne pour l’action climatique, Laurence Tubiana, de faciliter le dialogue entre les acteurs.

C’est la première fois qu’une Journée d’action pour l’eau a été organisée dans l’histoire de la COP. Elle est née d’une initiative de la France et du Maroc pour encourager la coopération des différents acteurs dans ce domaine. Le fruit de cette journée est un Livre bleu sur l’eau et le climat. Ce dernier rassemble les recommandations des acteurs de l’eau, notamment la reconnaissance de l’eau en tant que première victime du changement climatique et le lancement d’un agenda d’action pour l’eau.

L’eau et la résilience en Afrique

L’Afrique est le continent le plus touché par les événements climatiques extrêmes, dont la plupart ont un lien avec l’eau. Plusieurs représentants étatiques africains ont donc évoqué la nécessité de placer les questions hydriques au cœur de l’agenda COP22. Les ministres en charge de l’eau du Burkina Faso et du Tchad ont profité de cette occasion pour révéler les défis auxquels sont confrontés leurs pays. Sidick Abdelkerim Haggar, ministre Tchadien, a notamment déploré la disparition progressive du lac Tchad à cause de graves sécheresses alors que la vie de 30 millions de personnes en dépend.

La justice climatique a aussi été au centre des discussions lors de cette Journée d’action pour l’eau. Le Royaume du Maroc a lancé le projet De l’eau pour l’Afrique, une initiative soutenue par la Banque africaine de développement. Elle vise à améliorer les services et la gestion de l’eau et de l’assainissement en Afrique par l’adoption d’un plan d’action qui mobilisera des partenaires issus de différents domaines d’intervention.

La maîtrise de l’eau s’inscrit dans l’adaptation au changement climatique. Pour les investisseurs qui hésitent encore, le Fonds international de développement agricole des Nations Unies (FIDA) a révélé mercredi qu’investir dans l’adaptation au changement climatique est très rentable.

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