Paris ouvre son premier centre humanitaire pour migrants

Après plusieurs semaines de retard, le centre pour migrants ouvre enfin ses portes dans le nord de Paris, ce jeudi 10 novembre. Exclusivement réservé aux hommes, il pourra héberger jusqu’à 400 migrants pendant cinq à dix jours maximum.  

 

Un centre de transit

Annoncé en mai dernier par la mairie de Paris, le centre humanitaire pour les migrants a ouvert ses portes dès 8h30, ce matin. Situé près de la porte de la Chapelle, le site compte accueillir entre 50 à 80 personnes par jour. Soit, l’équivalent des arrivées journalières de migrants sur la capitale. Il est à noter qu’il ne s’agit pas d’un camp mais d’un « centre de transit ». Les objectifs seront donc d’informer le demandeur d’asile et de l’héberger en attendant son transfert vers l’un des centres d’accueil et d’orientation de l’hexagone.

Dès leur arrivée, les migrants devront passer par la bulle gonflable de 900m2, colorée en blanche, jaune et grise. C’est là, qu’ils seront accueillis par les équipes de l’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii) qui vont les informer sur leurs droits ainsi que les démarches à suivre pour demander l’asile ou pour un retour volontaire.

Passé cette étape, ils accèdent à une halle de 10.000m2 où huit villages de douze cabanes en bois (16m2 chacun) les attendent. Chacune de ces cabanes propose quatre lits, un espace bureau et un espace sanitaire. « Nous sommes au-delà des normes du Haut-Commissariat aux réfugiés » s’est félicité Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs France. En tout, 400 places sont disponibles pour héberger des hommes seuls pendant cinq à dix jours.

 

Un centre digne

Mis à part l’hébergement proprement dit, le centre proposera aussi des soins et un suivi pour chaque migrant. Pour ce faire, des équipes du Samu Social et de Médecins du Monde seront présents sur place pour des consultations physiques et psychologiques. En tout, 120 salariés appuyés par 500 bénévoles travailleront sur le site au quotidien pour assurer le bon fonctionnement de la nouvelle structure. Tout est donc prêt pour proposer un accueil digne aux migrants. Une preuve que « l’on peut faire les choses avec humanité » a souligné Anne Hidalgo, maire de Paris.

A ce site, exclusivement dédié aux hommes seuls, s’ajoutera un autre centre similaire qui devrait s’ouvrir en juin 2017 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Ce dernier sera réservé aux femmes, enfants et personnes les plus vulnérables. Au total, le projet coûte 16,4 millions d’euros dont 80% sont pris en charge par l’Etat et 20% par la ville.

Certes, la facture est salée mais elle est « indispensable » pour éviter la formation et reformation en temps record des campements dans la capitale. En rappel, Paris a vécu sa trentième opération d’évacuation la semaine dernière avec le campement de fortune de Stalingrad. Plus de 3.852 personnes ont été mises à l’abri lors de ce démantèlement. Ce qui mène à plus de 20.000 le nombre de migrants pris en charge par les autorités au cours de ces derniers mois.