COP22 : retour sur une semaine de négociations techniques

Un an après Paris, Marrakech reçoit la 22ème conférence internationale sur le climat (COP22) du 7 au 18 novembre. Si les négociations sont loin d’être finies, elles semblent tout de même bien parties. Retour sur cette première semaine !

 

COP22 : Cop de l’action !

« Après les engagements à Paris, place aux mesures concrètes ? » C’est plus une affirmation qu’une interrogation car cette COP22 doit être celle de « l’action » souligne Le Parisien. Certes, la ratification de l’accord de Paris s’effectue à un rythme impressionnant mais la route est encore longue jusqu’à sa réelle concrétisation. D’ailleurs, trois points continuent à diviser les signataires relève Paris Match : l’engagement à limiter à 2°C le réchauffement climatique d’ici à 2.100, la volonté de chaque pays à décarboniser leur économie et la question du financement des pays les plus pauvres.

Les enjeux sont donc de taille pour cette COP22 et pourtant, elle est victime d’un « désintérêt médiatique ». Selon France24, « il n’y a pas la même urgence qu’à Paris !». En effet, la COP21 a été présentée comme étant la conférence de la « dernière chance » alors que « si tous les détails ne sont pas réglés au Maroc, il reste encore trois autres COP pour y parvenir » explique la chaine d’information. ET pour cause, l’accord de Paris n’entrera en application qu’à partir de 2020.

Toutefois, les participants à la COP22 ne comptent pas chômer. D’ailleurs, les discussions basées sur « l’Agenda de l’action » ont débuté dès la deuxième journée. Concernant cet agenda, Le Huffington Post rappelle qu’il a été élaboré lors de la Cop20 au Pérou dans le but « d’appuyer les engagements pris par les Etats en accordant une place officielle aux acteurs non-étatiques et à leurs initiatives ». Pour cette COP22, l’agenda propose neuf thématiques : forêts, eau, industrie et business, résilience des villes, bâtiments, énergie, transport, océans et agriculture.

 

COP22 : la COP africaine

Mais un autre point diffère ce nouveau sommet sur le climat de ses prédécesseurs. En effet, cette fois l’Afrique est « en première ligne » dans la lutte contre le réchauffement climatique. RFI rappelle ainsi que sept sur les dix pays les plus menacés se trouvent sur le continent africain dont l’Ethiopie, le Soudan du sud, le Tchad, l’Erythrée, le Centrafrique, le Nigeria et la Sierra Leone. Pourtant, les émissions de l’ensemble des 54 pays d’Afrique ne représentent que 3% des émissions mondiales de GES. La COP22 devra donc permettre une « justice climatique » pour l’Afrique.

Et cette justice, les pays africains pourront la réclamer le 16 novembre prochain annonce AfricaNews. En effet, une trentaine de chef d’Etats se réuniront mercredi prochain dans le cadre de « l’initiative africaine pour les énergies renouvelables ». L’occasion donc de demander aux signataires de l’accord de Paris, les dix milliards de dollars promis à l’Afrique. Par ailleurs, l’agriculture africaine recevra aussi un coup de pouce grâce à l’initiative adaptation de l’agriculture africaine (AAA). Lancée en avril dernier, elle se repose sur la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et le renforcement des capacités de financement explique Le Point.

 

Trump : une menace pour le climat

Mais la concrétisation de ces projets est remise en cause depuis l’élection de Donald Trump, le 10 novembre dernier, soulève Libération. Surnommé le « climatoseptique » par les médias, le nouveau président américain a évoqué durant sa campagne son intention d’annuler l’accord de Paris une fois qu’il sera au pouvoir. Et pire encore, il veut miser le modèle économique américain sur les ressources fossiles. Pour lui, « le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les chinois pour affaiblir l’industrie américaine ».

Mais peut-il réellement annuler l’accord de Paris ? Interrogée par RTL, Ségolène Royal a assuré : « Il ne peut pas, contrairement à ce qu’il a dit, dénoncer l’accord de Paris ». De son côté, Ban Ki-Moon ne croit pas que Trump remettrait réellement l’accord de Paris en question rapporte L’express. Selon le secrétaire général de l’ONU : « il a fait beaucoup de déclarations inquiétantes mais je suis sûr qu’il comprendra toute l’importance, la gravité et l’urgence » de ce dossier.

Les organisateurs de la COP22 se veulent donc rassurants mais une faille dans l’accord de Paris peut permettre au président américain de l’annuler soulève Le Monde. Il s’agit d’une faille juridique : dans l’article 28 du traité il est stipulé qu’il faut atteindre trois ans après l’entrée en vigueur de l’accord avant de pouvoir le dénoncer, puis respecter un an de préavis avant de pouvoir en sortir. De plus, l’application de l’accord n’est pas contraignant souligne Les Echos. Ainsi, il faudra compter sur la pression internationale pour que Trump respecte ses engagements conclut l’hebdo.