Ouganda : la crise humanitaire menace les réfugiés

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a eu raison d’interpeller les bailleurs de fonds sur l’urgence de la situation humanitaire en Ouganda. La recrudescence de la violence au Soudan du Sud a provoqué la surpopulation dans les camps de réfugiés. Le pays est également menacé par le choléra qui est déjà présent au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo (RDC) et au Centrafrique. Pour éviter la propagation de l’épidémie, l’ONU collabore étroitement avec le gouvernement ougandais.

 

Insécurité alimentaire dans les camps de réfugiés

L’assistance alimentaire aux réfugiés sud-soudanais était déjà sous-financée depuis la reprise des affrontements à Juba. Mais les nouveaux arrivants rendent la situation encore plus compliquée. Les priorités ont dû être redéfinies pour prolonger les ressources disponibles et privilégier les réfugiés qui viennent d’arriver, ce sont les plus vulnérables. « Environ 200.000 réfugiés arrivés en Ouganda avant juillet 2015 auront leurs rations alimentaires ou leur assistance en espèces réduites de 50% cette semaine », ont déclaré conjointement le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondiale (PAM) et le gouvernement ougandais. « Nous espérons que cela sera temporaire », a ajouté Mike Sackett, Directeur du PAM par intérim en Ouganda.

L’aide alimentaire aux réfugiés coûte près de 7 millions de dollars par mois au PAM. Ce qui n’a pas empêché l’insuffisance des rations. 20 millions de dollars supplémentaires sont donc nécessaires pour rétablir des rations complètes pour le reste de l’année. L’ONU et le gouvernement ougandais ont demandé plus d’efforts de la part des bailleurs de fonds dans leurs contributions à l’aide alimentaire destinée aux réfugiés dans le pays.

La résurgence du choléra dans la région

Le choléra a déjà fait plus d’une dizaine de morts en République RDC, en RCA et au Soudan du Sud. Dans ce dernier, l’épidémie a brusquement ressurgi après la reprise des violences à Juba le 8 juillet dernier, au même moment où des milliers de personnes ont fui le pays vers les pays voisins. L’Ouganda a accueilli plus de 100 000 réfugiés sud-soudanais. « Quand de si nombreuses personnes vivent dans une telle promiscuité, la probabilité qu’une épidémie se déclare est très élevée », a déclaré le HCR.

L’ONU et le gouvernement ougandais sont sur le qui-vive et collaborent pour éviter la propagation du choléra. Des mesures ont donc été prises au camp de réfugiés de Pagarinya, dans le district d’Adjumani, dès qu’une épidémie a été confirmée. « Nous avons eu la confirmation que 49 réfugiés sud-soudanais et un ressortissant ougandais ont contracté la maladie. Quarante-quatre ont reçu un traitement et ont pu quitter les établissements de santé après avoir complètement récupéré, tandis que deux patients restent en quarantaine », a déclaré le HCR. Des opérations d’assainissements ont été effectuées aux domiciles des personnes infectées et une campagne de sensibilisation a été organisée.

Le HCR, le PAM et le gouvernement ougandais tentent tout pour retarder la crise humanitaire. Les ressources alimentaires destinées aux réfugiés tiendront donc encore quelques mois et le nombre de nouveaux cas de choléra reste faible. La question est, jusqu’à quand tout cela va tenir ?