Entre lnstabilité politique et terrorisme, la Libye s’enfonce davantage vers le chaos. Profitant de la journée de l’aide humanitaire, le vendredi 19 août dernier, l’ONU a plaidé pour les 2,5 millions de libyens qui nécessitent une aide humanitaire d’urgence.
Instabilité et terrorisme en Libye
Cinq ans après la mort de Mouammar Kadhafi, la stabilité peine à s’instaurer en Libye. En effet, la déchéance du dictateur a entrainé une importante division au sein du pays. Il faut croire que l’OTAN a mal préparé la transition démocratique post-Kadhafi. Ainsi, deux gouvernements se sont disputés le pouvoir : celui de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale et celui de Tripoli. Ce n’est qu’en mars 2016 que les deux camps opposés trouvent enfin un compromis. Un gouvernement d’union nationale a ainsi été créé sous l’égide de l’ONU.
Mais si cette instabilité a plongé la Libye dans l’impasse, elle a aussi permis aux milices de monter en puissance. Depuis, le pays est devenu le théâtre d’affrontements sanglants entre plusieurs groupes armés ayant des intérêts divergents. Faisant partie du lot, l’Etat Islamique a réussi à occuper plusieurs points stratégiques du pays. Le plus important étant Syrte, une ville située au centre de la Libye et qui est devenue le fief du groupe islamiste.
Ce n’est donc pas étonnant que les forces libyennes concentrent leurs attaques sur Syrte durant ces trois derniers mois. Selon un bilan officiel, plus de 350 combattants loyalistes ont été tués alors que 1.900 autres ont été blessés depuis le début de l’offensive, lancé le 12 mai dernier.
Les civils libyens en détresse
Malheureusement, les civils paient aussi le prix fort dans cette guerre. Selon l’ONU, ils sont actuellement plus de 2,5 millions à vivre dans une tragédie humanitaire. « Ces personnes manquent de médicaments, de vaccins et doivent composer avec des services hospitaliers précaires. Près de 300.000 enfants sont déscolarisés et près de 350.000 libyens ont été déplacés à travers le pays » a expliqué Martin Kobler, émissaire de l’organisation pour la Libye, dans un communiqué.
Et si la situation en Libye ne passe pas inaperçue aux yeux des médias, l’aide acheminée vers le pays reste toujours insuffisante. D’ailleurs, les 100 millions de dollars promis par les bailleurs de fonds, en juin dernier, n’ont pas encore été débloqués. « Ces fonds sont destinés au maintien des infrastructures de base (eau, électricité et santé) et devraient passer par les mairies. Mais rien n’a été fait dans ce sens » regrette Ali Jaâfari, coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU en Libye.
Par ailleurs, la crise humanitaire ne touche pas uniquement les libyens. En effet, la multiplication des conflits dans cette zone du Moyen-Orient conduit à une importante vague migratoire. Et la Libye figure parmi les principaux pays d’accueil de ces personnes immigrées. Ainsi, le pays abrite actuellement entre 700.000 et un million de réfugiés. Mais le gouvernement libyen n’a pas les moyens pour leur proposer des centres d’accueil dignes. Ainsi, la majorité vivent dans des conditions déplorables et certains intègrent même, volontairement ou pas, les réseaux mafieux.