Yémen : une urgence humanitaire délaissée

Les chiffres exceptionnellement effrayants recensés reflètent approximativement les circonstances actuelles concrètes engendrées par la guerre au Yémen : une crise humanitaire catastrophique qui ne finit pas de s’empirer. On dénombre quelques  6500 morts, 31000 blessés, 19 millions de personnes en manque d’eau potable, 14 millions d’Yéménites malnutris mais également 600 hôpitaux et 1600 écoles détruits ; avec une augmentation de 30% du taux de pauvreté depuis 2015.

 

Les conflits armés subsistent au Yémen

La guerre civile qui dure depuis deux ans entre les rebelles Houthis, allié de l’Iran et les forces pro-gouvernementales, militairement soutenues par la coalition arabe continue à faire des ravages à Yémen.

La situation semble s’aggraver : la capitale yéménite Sanaa reste toujours sous contrôle des rebelle Houthis, le reste du  pays est contrôlé par des groupes tels que l’Al-Qaïda ou l’Etat Islamique. Les frappes menées par l’aviation de la coalition arabe ont fait 41 morts : 17 pour la frappe aérienne du mardi 16 aout dernier à Sanaa, 14 pour le bombardement d’un hôpital à Abs le lundi 15 août et 10 enfants pour le bombardement d’une école à Saada.

Depuis l’entrée en scène de l’Arabie Saoudite, le bilan est particulièrement lourd pour le Yémen. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les bombardements ont fait 6.500 morts dont 3.700 civils yéménites, 31.000 blessés, des routes totalement abîmées, 600 hôpitaux et 1.600 écoles grièvement endommagés.

 

Une situation infernale nécessitant une intervention humanitaire urgente

Laurent Bonnefoy, un chercheur au CNRS décrit la crise d’Yémen comme étant  « aiguë » et « beaucoup plus grave qu’on veut bien le dire« . Effectivement, selon les statistiques de l’UNICEF en juillet 2016, les trois quart de la population du pays (soit 19,3 millions de personnes) font désormais face à un manque d’eau potable ; la malnutrition suite à l’insuffisance des denrées alimentaire frappe la moitié de la population dont environ 1,5millions d’enfants de moins de 5 ans ; les soins ne sont pas accessibles et l’ensemble des provisions insuffisantes pour la majorité des Yéménites. La proportion d’arme par habitant et d’enfants soldats ne cesse pas d’augmenter, et environ 2 millions d’enfants ne sont pas scolarisés : un chiffre scandaleux renvoyant une image atroce de la condition de vie des chérubins de ce pays.

2,7 millions d’habitants, principalement ceux de la partie nord du Pays, se sont éloignés de la guerre en délaissant leur demeure. Les quelques 765.000 qui ont pu y retourner affrontent quotidiennement des problèmes hygiéniques et nutritionnelles pénibles. Arabie Saoudite, Djibouti, Oman, Somalie accueillent, depuis avril 2016, 180.000 réfugiés yéménites qui ont abruptement quitté leur pays.

Face à toutes ces horreurs infligées aux innocents en période de guerre, on comprend mieux la citation de Guy Maupassant « Et je fais des vœux pour que nos fils ne voient plus jamais de guerre. »