De Genève à Syrie : Bachar au centre des enjeux

Le mercredi 13 avril dernier a été une journée particulièrement stressante pour les syriens. Plus que jamais, ils se retrouvent partager entre l’espoir et le doute avec les pourparlers qui ont repris à Genève et les élections qui ont suscité beaucoup de critiques sur le terrain.

 

A Genève : reprise des difficiles pourparlers

Les pourparlers de paix sur la Syrie, organisés par les Nations Unies, ont repris le mercredi 13 avril dernier à Genève. La pression est à son comble suite à l’échec du deuxième round qui s’est tenu du 14 au 24 mars dernier.

Il s’agit donc d’un cycle « crucial » pour mettre enfin un terme à ce conflit qui dévaste la Syrie depuis plus de cinq ans. Les discussions se concentreront sur la politique de transition dans le pays  et plus précisément la gouvernance et les principes constitutionnels.

Mais ce point est extrêmement délicat puisque les deux parties en conflits ont chacune sa propre vision de ce qu’est un « gouvernement de transition ». D’un côté, l’opposition, représentée par le Haut Comité de Négociations (HCN), exige la création d’un corps exécutif doté de tous les pouvoirs où le président Bachar Al Assad en serait exclu. De l’autre, le régime veut accueillir des membres de l’opposition dans le gouvernement mais sous la présidence du leader syrien.

Quoi qu’il en soit, ce nouveau round devrait durer une dizaine de jours et doit impérativement mener à des solutions puisque le compte à rebours fixé par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU a officiellement été lancé le 14 mars dernier. En rappel, cette résolution prévoit une période de 18 mois dont six mois pour mettre en place un gouvernement de transition et rédiger une nouvelle constitution et douze mois pour organiser les élections présidentielle et législatives.

 

En Syrie, un scrutin d’ores et déjà contesté

Le même jour, en Syrie, les syriens étaient appelés aux urnes. En effet, le régime de Bachar Al Assad a organisé des élections législatives dans les zones qu’il contrôle. Ces zones représentent un tiers du territoire, soit environ 60% de la population. Il s’agit d’un second scrutin organisé dans le pays depuis l’éclatement du conflit en 2011. En effet, des législatives ont déjà eu lieu en 2012.

Au début, plus de 11.500 candidats avaient décidé de briguer l’un des 250 sièges disponibles au Parlement. Mais la majorité d’entre eux ont retiré leur candidature quelques jours avant le scrutin en estimant qu’ils n’avaient « aucune chance ». Au final, il reste 3.500 candidats en course.

Si la commission syrienne assure que ces élections respectent le calendrier fixé par la constitution, l’opposition les qualifie « d’illégitimes ». Et le Quai d’Orsay est du même avis que ce dernier puisqu’il considère que « le scrutin se tient sans vraie campagne électorale, sous l’égide d’un régime d’oppression et sans observation internationale ».

Quoi qu’il en soit, le résultat est attendu dans les prochains jours et on se doute déjà qu’il sera semblable à celui des élections qui se sont tenues en 2012 où plusieurs partis ont participé mais au final, la majorité des places ont été remportées par le parti Baas, auquel appartient Bachar.