La situation des migrants continue à faire couler beaucoup d’encre à travers le monde. Actuellement, c’est la Bulgarie qui est au centre d’une polémique suite à une vidéo choquante qui a été diffusée lundi dernier sur plusieurs télévisions, une ONG réclame l’ouverture d’une enquête.
Une vidéo qui choque…
C’est avec choc que les téléspectateurs ont découvert le lundi 11 avril, une vidéo montrant la violence affligée à des migrants, diffusée sur plusieurs chaines de télévisions. Selon les informations, la scène se déroulait dans une forêt à la frontière bulgaro-turque.
Dans cette vidéo, filmée à partir d’un téléphone, on voit trois migrants aux regards effrayés, couchés par terre avec les mains ligotées dans le dos. Tout au long de la vidéo, on entend un homme qui leur répète : « Pas de Bulgarie pour vous, Retournez en Turquie ! ».
Pour Krassimir Kanev, le président de l’ONG « Comité d’Helsinki » : « Il s’agit des images les plus brutales d’arrestations de migrants par des civils diffusées en Bulgarie. Si de telles initiatives sont laissées sans réaction, elles vont se multiplier ».
Ainsi, l’organisation de défenses des droits de l’homme a demandé l’ouverture d’une enquête sur cette histoire. Questionné sur le sujet par des journalistes de la chaîne BTV, Antonio Anguelov, le chef de la police frontalière bulgare, a tout simplement déclaré : « cette action de particuliers est au moins illégale ».
La chasse aux migrants est ouverte…
Depuis ces derniers mois, la chasse aux migrants est lancée en Bulgarie. Initiées par des civils qui se sont autoproclamés « justiciers », les initiatives se sont multipliées surtout depuis la signature de l’accord UE-Turquie. Pour la majorité des bulgares, les migrants représentent une menace. Et en partageant une frontière avec la Turquie (qui est le premier pays d’accueil des migrants), ils ont peur que leur pays devienne un axe de transit pour les migrants.
De ce fait, le gouvernement a renforcé les patrouilles au niveau de ses frontières et a érigé une clôture de 95km sur celle qu’elle partage avec la Turquie. De leurs côtés, les civils aussi ont décidé de s’impliquer activement dans cette lutte contre les entrées illégales sur leur territoire.
D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, Boik Borissov, le premier ministre bulgare a félicité un groupe de miliciens privés d’avoir signalé la présence d’une vingtaine de migrants près de la frontière bulgaro-turque à la police frontalière. Décorés par les autorités, ces milices sont devenus de vrais héros dans tout le pays.
Et le 10 avril dernier, le premier ministre a demandé aux riverains de faire preuve de vigilance face aux passages illégaux en déclarant : « L’Etat est à nous tous, qui veut aider est le bienvenu ». Néanmoins, il a mis en garde contre tout non respect « de leurs droits par les civils. »