Le drame continue pour le peuple syrien

La guerre persiste en Syrie et ce sont les victimes qui sont les principales victimes. Et, la situation est particulièrement catastrophique pour ceux qui vivent dans les villes assiégées.

 

Entrave à l’accès humanitaire

« La crise humanitaire est loin d’être réglée en Syrie, mais l’ONU progresse »  a lancé Le Point avec optimisme. Et pour cause, le régime de Bachar a finalement donné l’accès à l’aide humanitaire. Le jeudi 9 juin, l’ONU a annoncé l’obtention d’un feu vert pour quinze villes assiégées. L’hebdomadaire a ainsi rappelé qu’il reste encore « près de 600.000 personnes qui vivent dans des les 19 zones ou localités encerclées par les belligérants, principalement par les troupes du régime, et près de quatre millions dans des zones difficiles d’accès ».

De son côté, Le Monde a rappelé  qu’une « date butoir » a été fixée par les membres du Conseil de sécurité des Nations unies en mois de mai dernier. Ainsi, ils donnaient à Bachar jusqu’au 10 juin dernier pour ouvrir l’accès à l’aide humanitaire, sans quoi l’ONU entamera le largage aérien de l’aide humanitaire.

Ce largage a même été un point de discorde entre les Etats-Unis et la Russie. En effet, les américains ont accusé les russes de ne pas avoir respecté son engagement qui est de « convaincre Bachar Al-Assad d’autoriser les largages humanitaires de l’ONU en Syrie » a expliqué RTBF, sur son site officiel. La chaine d’information belge a ensuite soulevé que « Washington met Moscou au défi de se charger des largages d’aide » en rapportant la déclaration de Mark Toner, porte-parole du département d’Etat américain : « Mais vous parlez de moyens aériens et de permission, or la Russie dispose de moyens aériens en Syrie et a reçu l’autorisation du gouvernement syrien pour voler ».

 

Acharnement du régime envers Daraya

En tout cas, le soir même du jeudi 09 juin, un convoi d’aide transportant de la nourriture est entré à Madaya a informé L’express. Le quotidien souligne ainsi qu’il s’agit de la première aide humanitaire qui entre dans cette ville depuis qu’elle a été assiégée par les forces progouvernementales en 2012. Certes, un convoi a déjà réussi à entrer dans la ville le 1er juin dernier mais il transportait plutôt des médicaments, des vaccins et du lait pour les enfants. Cette fois, « neuf camions […]. Ils contiennent une aide alimentaire, dont des aliments secs et des sacs de farine, de l’aide non alimentaire ainsi que de l’aide médicale » a affirmé Tammam Mehrez, directeur des opérations du Croissant Rouge syrien.

Mais, ce rêve était trop beau pour être vrai puisque quelques heures après, Daraya s’est fait bombarder. Le vendredi 10 juin, « d’intenses raids aériens du régime syrien ont empêché la distribution des vivres transportés par le tout premier convoi de nourriture » a rapporté Metronews. En effet, en pleine distribution, des barils explosifs des raids appartenant au régime sont tombés sur la ville.

Face à ce bombardement, Paris n’a pas tardé à réagir. Ainsi, Jean-Marc Ayrault a partagé son « indignation » rapporte France24, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue à New York. Il a ainsi déclaré : « C’est bien à une duplicité extraordinaire du régime syrien à laquelle nous assistons… Ma réaction est une réaction d’indignation au point que je n’arrive pas à trouver les mots pour la décrire ».

 

Et des civils au centre des attaques

Et ce dimanche 12 juin, le nombre de civils tués à cause de cette guerre qui persiste en Syrie a augmenté. En effet, Le Monde rapporte que « le bombardement d’un marché a fait 21 morts, civils, dont cinq enfants ». D’après l’OSDH, il s’agit de bombardements effectués par les raids russes dans la province d’Idlib. Cette province a été « tenue par le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al Qaida, et ses alliés rebelles » a précisé le quotidien et est, pour cette raison, « la cible de frappes quotidiennes du régime et de son allié russe » a-t-li ajouté.

Au même moment, les forces soutenues par Washington ont aidé 600 civils de Minbej à fuir la ville a rapporté Libération. Il s’agit d’un fief de l’Etat islamique souligne le quotidien et où « des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées prises au piège cette semaine dans cette ville après que l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) eut coupé toutes les routes aux alentours de ce carrefour vital pour l’EI entre la Syrie et la Turquie ».