Quand le terrorisme s’empare de l’Afrique

Depuis sa création en 2009, Boko Haram sème la terreur en Afrique de l’Ouest. Actuellement, le groupe terroriste continue son insurrection et met la vie de plusieurs milliers de personnes en danger.

 

Une recrudescence de violence

Les attaques menées par Boko Haram se sont intensifiées dernièrement. Parmi les plus récentes, celle qui s’est déroulée à Bosso, dans le sud du Niger, a été d’une grande ampleur. Le vendredi 3 juin dernier au soir, le groupe a pénétré dans cette localité située près de la frontière avec le Nigeria et du lac Tchad. Une attaque particulièrement meurtrière ayant coûté la vie à trente militaires nigériens et deux soldats nigérians.

Suite à cette attaque, 50.000 habitants ont décidé de fuir la ville. Pourtant, ces déplacements sont tout aussi dangereux et ces personnes manquent de tout. Mais, même ceux qui ont réussi à atteindre les camps de déplacés ne sont pas sortis d’affaire. Au Nigeria, les déplacés qui ont trouvé refuge dans le camp de Banki, situé au nord-est du pays, vivent aussi dans des conditions déplorables et souffrent gravement de faim. Et même scénario dans le camp de Dalori qui abrite près de 20.000 personnes.

Au Cameroun, le nombre de déplacés a triplé durant ces six derniers mois en passant de 60.000 à 190.000. A ces déplacés camerounais s’ajoutent les 60.000 réfugiés nigérians et les 312.000 réfugiés centrafricains, ce qui ramène à un total de plus de 500.000 déplacés et réfugiés. « Cette une sorte de crise silencieuse, c’est un vrai danger » a déclaré Najat Rochdi, coordinatrice humanitaire de l’ONU au Cameroun, pour décrire la situation actuelle du pays.

 

Un plan de bataille

Après cette attaque meurtrière, le Niger, en coordination avec le Tchad et le Nigeria, compte lancer une « contre-offensive » contre Boko Haram. Ainsi, le jeudi 09 juin dernier, Hassoumi Massaoudou, ministre nigérien de la Défense, a expliqué que le but de cette opération est de « porter durablement le combat au nord du Nigeria, dans le bastion des insurgés ». Il est à rappeler qu’une opération conjointe a déjà été menée par le Niger et le Tchad en mars 2015 dans cette zone mais dès que leurs forces respectives ont quitté les lieux, les insurgés étaient rapidement revenus. Mais cette fois-ci, les deux pays comptent sur l’appui des forces nigérianes et espèrent que ces dernières vont reprendre le contrôle des zones libérées des mains de Boko Haram quand les leur devront partir.

Le Tchad va donc déployer environ 2.000 soldats de ses soldats pour appuyer l’armée nigérienne. D’ailleurs, depuis le lundi 6 juin dernier, une source militaire a avoué à l’AFP que des troupes tchadiennes « lourdement équipées » ont pris la route pour s’installer sur la frontière tchado-nigérienne. Leur ordre est clair: « traquer partout les Boko Haram » a souligné cette source anonyme.

En tout, l’insurrection menée par Boko Haram a conduit au déplacement d’au moins 2,4 millions de personnes dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Et depuis l’année dernière, les troupes tchadiennes ont appuyé les armées du Cameroun, du Nigeria et aussi du Nigeria pour stopper l’avancée du groupe terroriste. Par ailleurs, le conflit a tué plus de 20.000 morts.