Famine : le Nigéria théâtre d’une situation humanitaire désastreuse

En plus du manque d’eau potable et de soins depuis des mois, la famine et la malnutrition infantile touchent le Nigéria, surtout dans la partie nord-ouest du pays. Selon l’ONU, la famine concerne environ 4 millions de personnes, la plupart d’entre elles sont des réfugiés habitant dans 15 camps satellites.

La partie nord–ouest en situation d’urgence

Un désastre humanitaire, tel est le mot qui décrit le mieux la situation actuelle au Nigéria particulièrement  dans l’Etat de Borno au nord-ouest du pays. Selon l’ONU, le nombre de personnes touchées par la famine s’élève à 4 millions. 275000 réfugiés éparpillés dans 15 camps différents et 244000 enfants souffrent d’un degré de famine extrêmement aigüe.

A Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, on recense 1,2 million de réfugiés dont la majorité préfère quitter les camps où la nourriture se fait rare et où les maladies sont courantes. Ayant à peine échappé aux violences des rebelles, presque la moitié de ces migrants font déjà face à la famine ainsi qu’au manque d’eau potable. Les hôpitaux de cette capitale nigériane ne sont plus en mesure de recevoir de nouveaux patients ou encore moins de les hospitaliser, ce qui aggrave le problème. Même bilan pour le Bama, 2ème ville de l’Etat de Borno, avec ses 150000 habitants et ses 10000 réfugiés. L’équipe de Médecins sans frontières (MSF) y a constaté un taux de mortalité qui dépasse largement le seuil d’urgence.

Comme toujours, les premières victimes d’un désastre pareil sont les bébés et les enfants. Etant donné ladite saturation des hôpitaux, les centres d’alimentations qui sont devenus les seuls abris pour les mères et les enfants en détresse se remplissent au maximum chaque jour. Entre 10 et 15% de ces petits innocents ne peuvent malencontreusement pas être sauvés tellement ils étaient décharnés à cause  d’une malnutrition extrême qui a duré beaucoup trop longtemps.  « Ce pourcentage est très élevé même en situation de crise » s’alarme Shaista Aziz du MSF.

Les victimes ne connaissent aucun répit

Les causes de cette famine sont directement liées aux violences de Boko Haram et le fait que les populations n’ont aucun autre choix que de dépendre entièrement de la nourriture distribuée. Toby Lanzer, coordonnateur humanitaire pour le Sahel aux Nations-Unies a expliqué que « …Le commerce est au point mort, que l’insécurité est monnaie courante et que les habitants sont dans l’incapacité d’accéder à leurs champs, ou aux lacs pour pêcher des poissons. Les réserves de nourriture sont épuisées, les denrées encore disponibles sur certains marchés sont trois fois plus chères qu’il y a quelques mois, ce qui les rend inaccessibles pour la plupart des gens. Tout cela contribue à une famine sévère. »

Les conflits entre la secte islamiste Boko Haram et l’armée Nigériane continuent donc à se répercuter sur la population. Effectivement, les insurrections du Boko Haram ont causées le déplacement d’au moins 2 millions de personnes au Nigéria ainsi que cette famine sévère qui frappe un grand nombre de Nigérians.  Plusieurs entités comme le MSF ou l’Eglise catholique nigériane ont d’ailleurs déjà tiré la sonnette d’alarme la semaine dernière à propos de cette urgence humanitaire.

Le pire : les autorités  soupçonnent en ce moment un détournement des aides humanitaires destinées à soulager la misère des victimes. Face à cette honteuse circonstance, le gouverneur de l’Etat de Borno a démantelé le comité chargé de distribuer les repas aux réfugiés qui prépareront dorénavant eux-mêmes leurs repas. Le Sénat nigérian ainsi qu’une autre agence gouvernementale mène l’enquête afin de confirmer cette hypothèse du détournement.

Des stratégies à long terme doivent être mises en place pour éradiquer les insécurités alimentaires, non seulement pour le Nigéria mais aussi d’autre pays tel que Mali, Madagascar, Ethiopie et bien d’autres encore.