Prix alimentaires : au plus haut niveau depuis 15 mois

Après une progression en août, tous les prix alimentaires sont au plus haut depuis mai 2015, sauf les céréales. C’est ce que révèle l’indice FAO des prix des produits alimentaires, publié le 8 septembre 2016. Cette hausse mondiale des prix alimentaires pourrait avoir des effets néfastes sur certains pays, notamment le Liban.   

 

Hausse des prix alimentaires

L’indice FAO des prix alimentaires n’a cessé d’augmenter pour atteindre son plus haut niveau depuis 15 mois. En août, il présentait une moyenne de 165,6 points, soit 1,9 % de plus qu’au mois de juillet.  La FAO a constaté une hausse de 8,6 % sur l’indice des prix des produits laitiers, celui des prix des huiles végétales a augmenté de 7,4 %, celui des prix du sucre de 2,5 % et celui de la viande de 0,3 %. Ces hausses des prix alimentaires s’expliquent principalement par la baisse des productions, liée aux phénomènes climatiques et aux conflits, additionnée à la hausse de la demande.

Au contraire, les prix des céréales sont en baisse. L’indice FAO a baissé de 3 % depuis juillet, une baisse de 7,4 % par rapport à 2015. Parallèlement, l’agence onusienne revoit à la hausse la production céréalière mondiale dans son Bulletin sur l’offre et la demande de céréales. La production devrait, selon elle, atteindre les 2 566 millions de tonnes, soit 22 millions de tonnes de plus par rapport aux prévisions de juillet. Cette augmentation de la production céréalière devrait créer une situation « plus avantageuse que celle anticipée au début de la saison », d’après les indications de la FAO.

Le Liban en mauvaise posture

Une étude publiée cette année par l’Economic and social commission for western Asia (Escwa) déplore la réduction de la production agricole et l’augmentation de la pauvreté dans le pays. L’arrivée massive de réfugiés syriens, le taux élevé du chômage, la baisse des salaires et les changements des habitudes alimentaires sont autant de facteurs d’aggravation de cette situation. Pire, les autorités libanaises ne définissent pas clairement une stratégie alimentaire.

« Si un choc mondial des prix alimentaires devait survenir aujourd’hui, similaire à la hausse des prix de 2007-2008, ses effets seraient dévastateurs pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Liban », alerte l’Escwa dans cette étude intitulé « Examen stratégique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Liban ». Même si l’obésité augmente au Liban, c’est dû à un changement d’habitudes alimentaires et non à une facilité d’accès à la nourriture. Au contraire, la pauvreté a connu une hausse de 4 % depuis le début de la crise syrienne. Aujourd’hui, 49 % des Libanais seraient inquiets par rapport à leur capacité à assurer assez de nourriture et 31 % déclarent avoir été victimes de malnutrition en 2016.

Ces nouvelles indications sur les prix alimentaires nous interpellent sur la santé du secteur agricole. Ce dernier ne doit être laissé pour compte, il doit être au centre des débats sur l’adaptation au changement climatique et sur la résolution des conflits à travers le monde.