Nigéria : un convoi humanitaire de l’UNICEF attaqué

Un convoi humanitaire de l’UNICEF a été attaqué jeudi dans le nord-est du Nigéria. Les assaillants ne sont toujours pas connus. Cette aide devait être acheminée aux victimes de la secte islamiste Boko Haram, dont des milliers d’enfants. L’Organisation des Nations Unies (ONU) ont décidé de suspendre temporairement les interventions dans cette région. Le désastre humanitaire annoncé par Médecins Sans Frontière (MSF) est imminent si rien n’est fait.   

 

Attaque d’un convoi humanitaire

En quittant la ville de Bama pour se rendre à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, le convoi humanitaire de l’UNICEF a été attaqué par des assaillants non identifiés. Il transportait de l’aide pour les victimes de Boko Haram qui souffrent notamment d’insécurité alimentaire. Cette attaque a blessé deux agents de l’UNICEF et de l’Organisation internationale pour la migration (OIM) qui sont soignés dans un centre de santé local.

La sécurité alimentaire a pris une place importante dans les stratégies de guerre. Comme l’explique l’UNICEF : « l’attaque n’est pas tant contre les travailleurs humanitaires. C’est plus une attaque contre les personnes qui ont le plus besoin de l’assistance et de l’aide qu’allaient leur délivrer ces travailleurs ». En effet, plusieurs ONG fait appel à une aide humanitaire d’urgence ces derniers jours face à l’état critique de la situation.

Désastre humanitaire au Nigéria

Face à cette situation, l’ONU a décidé de suspendre temporairement ses actions humanitaires dans la région jusqu’à ce que la situation sécuritaire soit évaluée. La situation s’aggrave pourtant de jour en jour dans le nord-est du Nigéria. MSF a même lancé mercredi un cri d’alarme, en évoquant une catastrophe humanitaire.

Environ 500 000 personnes dans les petites villes de l’Etat de Borno manquent de nourriture, d’eau et de soins. Les déplacés doivent suivre une longue file d’attente pour s’approvisionner en eau. « Nous faisons la queue depuis trois jours maintenant. Nous n’avons pas d’eau. Cela nous inquiète. Et nous n’avons aucune nourriture »,  raconte une vieille femme.

Ces personnes manquent de tout, « une mobilisation massive de l’aide s’impose pour faire face à ce désastre sanitaire », rappelle MSF. L’UNICEF estime à 244 000 le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère dans l’Etat de Borno, dont 1 sur 5 risquent de mourir si aucune aide humanitaire ne leur parvienne. Cette suspension temporaire de l’aide sera vécue par ces personnes souffrant de malnutrition comme une éternité.