Fièvre jaune : l’OMS lance la stratégie « dose fractionnée »

Un cinquième d’une dose de vaccin normal serait suffisant pour fournir une protection pendant plus d’un an. C’est ce qui est ressorti de la réunion du Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS sur la vaccination. Cette stratégie a été étudiée pour se préparer à une éventuelle pénurie mondiale de vaccins.

 

Un cinquième d’une dose de vaccin suffit

« Des experts sont tombés d’accord sur cette proposition lors d’une réunion organisée par l’OMS pour envisager des pénuries potentielles de vaccins contre la fièvre jaune, en raison des épidémies actuelles en Angola et en République démocratique du Congo » affirme l’OMS dans un communiqué. Le Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS sur la vaccination a eu la preuve que cette dose fractionnée protégerait le malade pendant plus de douze mois. Toutefois, ce n’est qu’une mesure à court terme pour faire face à une éventuelle pénurie de vaccin. « Cette approche n’est pas préconisée pour la vaccination de routine, car nous n’avons pas encore assez de données disponibles démontrant que des doses plus faibles fournirait une protection permanente équivalent à celle d’une dose complète » a souligné l’OMS.

Les vaccins sont suffisants dans l’état actuel où l’épidémie ne touche que l’Angola, la République démocratique du Congo et l’Ouganda, même si cela nécessite des « exigences sans précédents » pour que les campagnes de vaccination d’urgence n’en manquent pas. « Actuellement, nous avons suffisamment de vaccins dans le stock mondial pour faire face aux épidémies en cours, à condition qu’elles ne se propagent pas davantage », a expliqué le président du Groupe stratégique consultatif d’expert, Jon Abramson.

 

L’épidémie en Angola et en République démocratique du Congo

En Angola, plus de 300 personnes ont déjà perdu leur vie depuis 2015 à cause de la fièvre jaune. Le mois de mai 2016, l’OMS a publié qu’il y avait « 2 536 cas suspects de fièvre jaune, avec 301 décès » dans le pays. L’épidémie s’est déclarée à Luanda, avant de se propager dans les autres régions. Les voyageurs non vaccinés sont également vulnérables à la transmission de la maladie. Des cas ont été exportés d’Angola vers la République démocratique du Congo, le Kenya et la Chine.

Jusqu’à maintenant, le nombre de cas suspects de fièvre jaune en République démocratique du Congo s’élève à 1044. 61 d’entre eux ont été confirmés en laboratoire et 71 sont morts, selon l’OMS. L’agence ajoute que « la majorité de ces cas en RDC concernent des hommes principalement âgés de 20 à 34 ans. Cette prépondérance masculine reflète probablement le genre des travailleurs revenant d’Angola ».

Une pénurie de vaccins contre la fièvre jaune est déjà survenue en Angola en mois de mai, il manquait six millions de doses supplémentaires, d’où l’importance de cette nouvelle stratégie de l’OMS. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la lutte contre les moustiques doit accompagner la vaccination pour éradiquer l’épidémie. A titre de rappel, la fièvre jaune, ainsi que les virus Zika et Dengue sont transmiss par l’Aedes aegypti.