Gaza : l’aide humanitaire se fait de plus en plus rare

Depuis 2014, plus de la moitié des habitants de la bande de Gaza dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. Malheureusement, leur situation risque de se dégrader dans les mois à venir puisque les financements reçus par les ONG ne cessent de chuter.

 

Gaza : une situation humanitaire critique

Au cours de ces derniers mois, toute l’attention s’est tournée vers la Syrie. Et c’est tout à fait normal, le pays dont principalement Alep fait actuellement face à un drame humanitaire sans précédent. Malheureusement, cette surmédiatisation a fait oublier la tragédie qui persiste dans la bande de Gaza. Depuis 2014, les gazaouis manquent de tout et vivent dans des conditions déplorables. Aujourd’hui, près de 80% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté et comptent sur l’aide humanitaire pour survivre.

Malheureusement, les ONG œuvrant dans l’enclave palestinienne sont confrontées à une importante baisse des financements. En effet, le budget visant à soutenir les projets dans la bande de Gaza a considérablement diminué cette année par rapport à ces deux dernières années. Selon Kathleen Maes, responsable de la structure qui coordonne l’aide humanitaire de l’ONU à Gaza, cette baisse pourrait s’expliquer par l’enfermement de la crise à Palestine et à Gaza où « les besoins humanitaires sont devenus complexes, plus profonds alors qu’on note peu de progrès. Donc les donateurs sont réticents ».

Par ailleurs, il n’y a toujours pas moyen de franchir le blocus que ce soit terrestre ou maritime. Le mercredi 5 octobre dernier, les autorités israéliennes ont  intercepté un navire chargé d’aide humanitaire pour Gaza. Surnommé « bateau des femmes » puisqu’il était composé d’un équipage à 100% féminine, le « Zaytouna-Oliva » a été arrêté à 35 milles au large des côtes de Gaza. Expliquant cet acte, l’armée israélienne a indiqué dans un communiqué : « la marine a redirigé ce bateau pour éviter une violation du blocus maritime légal ». Depuis 2008, les côtes maritimes de Gaza sont inaccessibles et tous les navires qui voulaient les rejoindre ont tous été refoulés.

 

Gaza : deux ans de blocus illégal

D’une superficie de 360 km2, la bande de Gaza est un territoire appartenant à la Palestine. Il est entouré au Nord, à l’Est et au Sud-Est par l’Israël et au Sud-Ouest par l’Egypte depuis 2014. Illégal et inhumain, ce blocus condamne les 1,8 million de palestiniens habitant cette zone à la pauvreté et à la précarité. Malgré divers pourparlers, la situation ne s’est pas améliorée et les gazaouis vivent toujours dans des conditions déplorables. Désormais, le blocus impacte leur vie sur tous les niveaux et le transforme en un enfer insupportable.

D’abord, les autorités israéliennes interdisent l’entrée de plusieurs produits alimentaires. Or, les seuls produits autorisés ne recouvrent que 15% des besoins de la population. Et la plupart des citoyens n’ont pas le moyen de s’en procurer à cause de leur prix élevé et la pauvreté. Il est à noter que le taux de chômage est particulièrement important dans la bande de Gaza. Pour cause, les entreprises et les industries ont fermé petit à petit leurs portes à cause du manque de matières premières. Ainsi, 3.900 usines (soit 97%) ont arrêté leurs activités, ce qui a mis 35.500 ouvriers au chômage. Côté entreprises, il n’en reste plus qu’une trentaine sur les 600.

Au niveau sanitaire, la situation est tout aussi catastrophique. En effet, les infrastructures médicales n’arrivent plus à assurer leur rôle par manque de médicaments et de carburants. D’ailleurs, le manque de carburant entraîne aussi la diminution importante de l’électricité dans la bande. Enfin, les bombardements ont touché plusieurs réservoirs d’eau, entraînant ainsi une pénurie importante.

Pour demander la levée de ce blocus, de nombreuses manifestations ont eu lieu à travers le monde. Une campagne incitant le boycott des produits israéliens a même été lancée mais rien n’y fait. Le blocus est maintenu et le drame des gazaouis continue.