L’extrême pauvreté ne peut être éradiquée si les inégalités persistent.

La Banque mondiale et L’Organisation des Nations Unies (ONU) ont publié successivement les 2 et 3 octobre un rapport qui montre que si l’extrême pauvreté a reculé dans le monde, les inégalités persistent. Ces inégalités sont particulièrement graves en Europe et aux Etats-Unis. Pour les deux institutions, l’éradication de la pauvreté passe d’abord par l’éradication des inégalités.  

L’extrême pauvreté recule

L’extrême pauvreté a reculé et continue de reculer dans le monde d’après le constat de la Banque mondiale dans son rapport intitulé Pauvreté et prospérité partagée, publié le dimanche 2 octobre. En 2013, 767 millions de personnes vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour, 50 % d’entre étaient en Afrique subsaharienne. Sur un an, l’extrême pauvreté a reculé de 12 % et continue de diminuer « malgré une économie mondiale léthargique », d’après le rapport. « Depuis les années 1990, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1,90 dollar par jour, a diminué de 1,1 milliard alors que la population totale progressait, elle, de presque 1,9 milliard », soulignent les auteurs de l’étude. La Chine, l’Indonésie et l’Inde sont en partie à l’origine de ce résultat positif.

Toutefois, les progrès ne sont pas les mêmes pour tous les pays et pour tous les Hommes. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et la Banque mondiale constatent d’ailleurs que 385 millions d’enfants vivent encore dans l’extrême pauvreté dans le monde. « Non seulement les enfants ont plus de risques de vivre dans l’extrême pauvreté, mais c’est aussi sur les enfants que les effets de la pauvreté sont les plus néfastes. Ce sont les plus mal lotis parmi les plus mal lotis, et c’est encore pire pour les jeunes enfants, puisque les privations qu’ils subissent affectent le développement de leur corps et de leur esprit », déplore Anthony Lake, Directeur exécutif de l’UNICEF.

Les inégalités freinent la lutte contre la pauvreté

Malgré ces progrès contre l’extrême pauvreté, les inégalités persistent et elles sont plus élevées au sein des pays que dans le monde. Les Etats-Unis et l’Europe sont notamment parmi les mauvais élèves. Entre 2008 et 2013, l’augmentation fulgurante des revenus des 60 % les plus riches par rapport à ceux des moins aisés a creusé les inégalités.

Les inégalités aggravent aussi les effets des catastrophes naturelles, dont 4,2 milliards de personnes en ont été victimes ces 2 dernières années d’après l’ONU. « Malheureusement, les personnes les plus exposées aux risques liés aux aléas climatiques sont les personnes pauvres, vulnérables et marginalisées qui, dans de nombreux cas, ont été exclues du progrès socio-économique », a souligné Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies. « Malheureusement, les personnes les plus exposées aux risques liés aux aléas climatiques sont les personnes pauvres, vulnérables et marginalisées qui, dans de nombreux cas, ont été exclues du progrès socio-économique », a-t-il ajouté.

L’objectif d’éradiquer la pauvreté d’ici 2030 est irréalisable si les inégalités ne sont pas combattues. Pour cela, il faut que « la croissance profite aux plus pauvres », note Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale. En générale, les recommandations de la Banque mondiale et de l’ONU sont axées sur l’éducation, la santé, l’énergie et la résilience des populations face aux aléas climatiques.