Lutte contre le paludisme : quel est le bilan ?

D’ici 2030, l’objectif mondial est d’éradiquer le paludisme qui est toujours présent dans au moins 35 pays. Le 25 avril 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé a réitéré dans son rapport que cette estimation est atteignable bien qu’ambitieux.

 

Des résultats probants.

Tandis que le taux de prévalence du paludisme est égal à 0% dans certains pays (Europe, Argentine, Costa Rica, Emirats Arabes Unis, Iraq, Maroc, Oman, Paraguay ou Sri Lana…), d’autres notifient que les cas au sein des leurs nations sont encore nombreux en 2014.

Par ailleurs, les recherches de ces dernières années ont finalement abouti à l’élaboration d’un vaccin expérimental en 2016, nommé Mosquirix. Mais certaines anomalies ont été détectées au niveau des protections qu’il confère. D’une manière globale, les scientifiques estiment qu’elles sont encore trop faibles. Néanmoins, un essai clinique de « phase 3 » (une étude comparative d’efficacité proprement dite. Elle compare le traitement soit à un placebo, soit à un traitement de référence) a été mené dans six pays africains, dont l’Algérie, le Cap Vert, le Swaziland, le Botswana, l’Afrique du Sud et les Comores, donnant des résultats concluants  concernant la prévention.  En effet, 56% des enfants âgés de 5 à 17 mois et 31% des enfants âgés de 6 à 12 semaines dans ces pays ont pu éviter la maladie grâce au vaccin. Notant que ces cas concernent un premier épisode clinique de maladie uniquement.

 

…Des efforts restent à faire.

En 2015, l’Assemblée mondiale de la Santé a mis en place La Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2030, un programme visant à éliminer la transmission locale de la maladie dans au moins dix pays sur les quatre ans à venir. Mais l’OMS prévoit que ce nombre sera largement dépassé et que même plusieurs nations africaines ayant un taux élevé de personnes touchées par la fièvre en feront partis.

Encore près de la moitié de la population mondiale, soit 3,2 milliards de personnes, est exposée au risque palustre. Les nouveaux cas recensés l’année dernière dans 95 pays sont évalués à 214 millions engendrant  400.000 morts. De l’autre côté, la résistance des moustiques se fait de plus en plus ressentir. En effet, l’impact qu’a les outils antipaludiques (moustiquaires, insecticides…) faiblit. De nouveaux outils plus performants sont donc prévus par l’OMS et des projets pilotes vont être mis en place dans plusieurs pays africains pour ouvrir la voie à un déploiement plus vaste dans les années à venir. Et pour la réalisation de ces projets, un financement conséquent est à prévoir. L’OMS a fait une estimation et en a déduit qu’il fallait environ 8,7 milliards par an jusqu’en 2030 pour en arriver à bout.