Lutte contre la pollution marine : où en sommes-nous?

Vingt ans après la découverte des continents de déchets plastiques dans les océans, les solutions commencent seulement à émerger. Ces déchets toxiques sont issus des activités humaines. Les solutions exigent donc plus de volonté de notre part.

 

Des solutions pour lutter contre la pollution marine

Depuis 2013, le navigateur Patrick Deixonne dirige chaque été une expédition pour constater l’ampleur de ces déchets plastiques dans les gyres, les vortex au milieu des océans où les courants se rencontrent. La première solution pour remédier à cette pollution marine est bien évidemment d’éviter de jeter les déchets n’importe où puisque ces derniers trouveront toujours leur chemin vers la mer, aidés par le vent, la pluie et les cours d’eau. Mais pour répondre à l’urgence de la situation, Patrick Deixonne et son équipe prévoient de lancer une campagne de ramassage de déchets sur les plages et dans les cours d’eau.

Boyan Slat, un jeune Néerlandais, propose plutôt que l’on récupère ces déchets en mer à l’aide de barrages flottants et de catalyseurs. Cette solution est moins chère que l’envoie de bateaux pour récupérer les déchets et le jeune a déjà réussi à rassembler les fonds nécessaires à la réalisation de son projet cet été. Pourtant, cela peut avoir des effets néfastes sur certaines espèces comme le plancton et ne récupérera pas les micro-plastiques.

 

Le septième continent

Un immense amas de déchets plastique d’une superficie atteignant six fois celle de la France, soit 3,5 millions de km carré, a été découvert dans le nord de l’océan Pacifique. François Galgani, océanographe et chercheur spécialiste des déchets à l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), explique qu’il s’agit d’une « multitude de micro-plastiques, d’un diamètre inférieur à 5 millimètres, en suspension à la surface ou jusqu’à 30 mètres de profondeur, difficiles à voir de loin. Mais quand on puise dans l’eau, on en remonte une quantité impressionnante. »

Cette pollution plastique affecte tous les océans, au nord et au sud du Pacifique, au nord et au sud de l’Atlantique et dans l’océan Indien. En effet, les gyres océaniques se forment dans ces endroits. L’existence de ces déchets a été signalée pour la première fois en 1997 par le capitaine Charles Moore.

L’Institut de recherche pour le développement (IRD) avec des scientifiques chiliens a découvert que ces déchets reviennent sur les littoraux d’Amérique du Sud, mais la durée du voyage est incertaine. Le plus gros problème est que même si le plastique est déchiqueté, il ne se dégrade définitivement qu’après 500 à 1000 ans.