Sierra Leone menacée par une pénurie d’eau

Toujours en convalescence après avoir été frappée par une féroce épidémie d’Ebola, la Sierra Leone fait face actuellement aux conséquences désastreuses de la sécheresse. Ainsi, la capitale souffre d’une pénurie d’eau et la situation risque même de se propager dans plusieurs zones du pays.

 

Une féroce pénurie…

Si les pluies sont revenues en Ethiopie, la sécheresse persiste toujours en Sierra Leone. Frappé en pleine fouet, Freetown, la capitale, est actuellement victime d’une grave pénurie d’eau qui dure déjà plus de quinze jours. Pour survivre, les habitants n’hésitent pas à mettre leur santé et leur vie en danger en utilisant et même en consommant des eaux insalubres.

Certes, cette pénurie est principalement due au manque de pluies mais la dégradation de l’environnement y est aussi pour quelque chose. En effet, les différents conflits auxquels le pays a traversé ont eu des conséquences néfastes sur l’environnement. Par ailleurs, la déforestation s’est accélérée aux alentours de la capitale à cause de l’augmentation intensive des habitants. Le porte-parole de la Guma Valley Water Company (GVWC), une entreprise qui avait l’habitude de distribuer environ 20.000 litres à Freetown, n’a d’ailleurs pas hésité à dénoncer « les constructions de logements juste à côté des points de captage de l’eau ».

Face à cette grave pénurie, rien ne va donc plus à Freetown. Ayant mis en place des équipes de surveillance sur le terrain pour mesurer l’ampleur de cette crise, la GVWC a rapporté : « De nombreuses personnes, dont des écolières, ne dorment pas chez eux la nuit pour aller chercher de l’eau, parfois jusqu’au petit matin ».

 

Une probable dégradation de la situation…

De plus, force est de constater que la situation risque de se dégrader dans les prochains jours. « La crise de l’eau s’aggrave d’heure en heure » s’est plaint Sao Lamin, président du Consortium des sociétés civiles pour l’accès à l’eau potable, à l’AFP.  En effet, des médias locaux ont affirmé que « des dizaines de puits sont asséchés à l’Est et à l’Ouest de la capitale ».

Pour répondre à l’urgence, le gouvernement a installé des réservoirs d’eau ayant une capacité de 10.000 litres dans les zones les plus vulnérables de la capitale. Une distribution qui devrait se poursuivre le mois prochain d’après les promesses de Mohamed Bangura, ministre de l’Information et de la Communication.

Quoi qu’il en soit, cette situation risque de plonger le pays encore plus dans sa pauvreté. Il est à rappeler que les maladies liées à l’eau polluée contribuent à au moins 30% des décès enregistrés en Sierra Leone chaque année. Sans la pénurie, les habitants peinaient donc déjà à trouver de l’eau potable surtout pour ceux qui vivent loin de la capitale.