Marseille : 2000 Ha ravagé par un incendie d’ampleur catastrophique

Plusieurs foyers sont survenus le mercredi 10 aout 2016 vers 15h30 à Rognac. Catalysé par un mistral et la sècheresse de cette région, le feu est devenu beaucoup trop vite incontrôlable.  Une dizaine de blessés, 3300 ha parcouru par les flammes, une trentaine d’habitations détruites, une école et un lycée endommagés : tel est le bilan approximatif recensé le lendemain du drame.

 

Des agglomérations disparues et des paysages altérés en quelques heures

« Une tragédie » : tel est le mot qui résume le cataclysme qui a frappé le mercredi 10 Aout dernier les agglomérations de  l’Etang de Berre, à Rognac, Vitrolles, Fos-sur-Mer, Istres, Les Pennes-Mirabeau ; des zones à 30 km au Nord de Marseille.

Le feu a débuté dans les environs de 15h30 et s’est propagé de façon très rapide devenant brusquement incontrôlable. « Un contexte météorologique particulièrement défavorable » comme le décrit le ministre de l’intérieur Bernard CAZENEUVE, est à l’origine de ce phénomène. Le mistral soufflant à 100km/h associé à la sécheresse de la végétation de cette région était un « cocktail explosif ». Un communiqué des pompiers a déclaré « que la situation était hors de contrôle, un feu extrêmement puissant, rapide, explosif continuant à brûler tout sur son passage, même les maisons ».

On compte à présent environ une dizaine de blessés: quatre d’entre eux sont des pompiers touchés au cours des interventions de secours dont « 3 d’urgence absolue et 1 d’urgence relative » selon les dires du ministre Bernard CAZENEUVE. Les victimes du drame, qui ont perdu biens et habitation en l’espace d’un après-midi, sont en grande partie prises en charge et accueillies dans des salles polyvalentes, des gymnases. La commune de Vitrolles étant très touchée, abrite ses sinistrés au sein de l’hôtel de ville. Environ 35 habitations sont détruites, une école et un lycée professionnel à Pennes-Mirabeau sont gravement endommagés ainsi que quelques bâtiments industriels. Près de 3.300 ha de terrain ont été touchés par le feu dont environ 2300 ha de garrigues et de pinède brûlés.Un véhicule du service d’incendie et de secours du département VAR est complètement parti en fumée.

Des portions d’autoroutes ont été fermées, le trafic routier devenu dense et la circulation ralenti suite au drame notamment sur l’autoroute A7, A55 ou encore le D9 et la N568. Le trafic de l’aéroport international de Marseille-Provence a été neutralisé dans la soirée du mercredi 10 août.

 

Un homme en garde à vue : est-ce un incendie criminel ?

Dès le début de l’incendie, des mesures de sécurité ont été immédiatement prises : les secours sont mobilisés totalement. Des centaines de pompiers et des marins ont été assignés à divers foyer. Des stratégies ont été définies : « On a avant tout cherché à protéger les points sensibles » a déclaré le capitaine de frégate Guy Velu, officier supérieur du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Des milliers de renforts ont été dépêchés pour épauler les équipes sur place et maîtriser le feu. Le plus dur a été surtout de faire que le feu ne se propage ni vers les zones habitées boisées, ni vers les grandes cités comme Castellane.

Un homme de 50 ans a été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de sureté départementale de Marseille. Vu près du feu de Vitrolles, il aurait été pointé du doigt par les riverains qui lui demandaient la raison de sa présence sur les lieux. La Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) est chargée de mener l’enquête le concernant sous l’autorité du procureur de la République. S’il s’agit d’un incendie criminel ? « Il est encore trop tôt pour le dire » a décrété Bernard CAZENEUVE.

 

Le danger n’est pas encore entièrement écarté

Malgré le fait que les transports aériens et routiers ont repris progressivement le lendemain dans l’après-midi et que les feux sont sous contrôle, plusieurs jours sont encore indispensables pour empêcher toute reprise de feu.

Le matin du jeudi, trois foyers étaient encore actifs mais le feu était sous contrôle. Le premier se situe à proximité de la société « Airliquide », le second près d’une entreprise de bois et charbon nommé « Carfos » : 35000 tonnes de bois étaient toujours en train de  bruler dans la matinée du jeudi et enfin le foyer qui représentait le plus grand risque se trouve beaucoup trop près d’une industrie de pétrole ; l’entreprise continue pourtant de fonctionner, il paraît que le feu n’a pas beaucoup d’impacts sur les installations. Quoi qu’il en soit, 225 hommes et 63 engins au sol sont encore sur place. De leurs côtés, les marseillais se retrouvent aujourd’hui partagés entre la désolation et la colère face à ce drame.