La mer, une solution face à la pénurie d’eau

Pour plusieurs raisons, les ressources d’eau disponibles s’épuisent de plus en plus et plusieurs pays sont actuellement menacés par une pénurie d’eau. Afin d’éviter une situation catastrophique, certains d’entre eux ont opté pour le dessalement de l’eau de mer.

 

Au Sénégal…

Les sénégalais sont souvent victimes de pénurie d’eau et plus particulièrement ceux qui vivent à Dakar. Mauvaise gestion de l’eau, manque de maintenance des infrastructures et surtout explosion démographique, la quantité d’eau disponible n’arrive plus à satisfaire les habitants de la capitale sénégalaise. A elle-seule, la ville représente les 70% de la consommation d’eau nationale. Selon les chercheurs, Dakar pourrait connaitre un déficit d’eau potable de 200 mètres cubes d’eau par jour d’ici 2025.

Pour éviter cette situation, le gouvernement compte lancer plusieurs projets d’hydraulique dans la ville dont la plus importante est l’unité de dessalement d’eau de mer qui devrait être implantée dans la zone résidentielle des Mamelles, dans l’ouest de Dakar.  Selon Macky Sall, président sénégalais, cette usine devra  « sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la capitale pour au moins vingt ans ». Elle devrait ainsi produire près de 100.000 mètres cubes d’eau par jour mais se contentera de 50.000 mètres cubes d’eau par jour dans un premier temps.

Pour réaliser ce projet, le gouvernement sénégalais a obtenu un prêt d’une valeur de 205 millions d’euros, le mercredi 15 juin, venant de l’Agence de coopération internationale japonaise (JICA). Les premiers travaux devront débuter en janvier 2019 pour se clôturer en 2021.

 

Dans la bande de Gaza…

Au Proche-Orient, c’est la bande de Gaza qui se lance dans le dessalement d’eau de mer. Dans ce territoire, plus de 90% de l’eau est non potable et la seule nappe phréatique toujours exploitable ne produit pas suffisamment d’eau pour toute la population. Etant partagée avec l’Israël et l’Egypte, cette ressource d’eau risque d’ailleurs de se retrouver à sec d’ici 2020. Combinée aux conséquences de la guerre, cette situation menace donc la vie de plusieurs milliers de gazaouis qui vivent déjà dans des conditions déplorables.

Et c’est justement pour éviter ce drame que l’Union européenne et l’Unicef ont décidé de financer la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer. Installé à Deir el-Balah, dans le sud de la bande de Gaza, cette usine devra produire 6.000 mètres cubes d’eau par jour et deux fois plus d’ici trois ans. Grâce à cela, « 150.000 palestiniens vivant à Rafah et Khan Younès auront accès à l’eau potable » s’est réjouis Johannes Hahn, commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage.

Actuellement, la construction de cette usine touche à sa fin et les premiers tests seront menés dès l’été prochain. Si les résultats seront concluants, le dessalement d’eau de mer devra débuter dès l’automne. La bande de Gaza évite ainsi une importante crise humanitaire.