Migrants : ambiance tendue à Calais

La question des migrants continue à être l’une des principales préoccupations des pays européens. En France, ce sont surtout les migrants de la jungle de Calais qui préoccupent les autorités locales.

 

Jungle de Calais : une ambiance de plus en plus explosive

L’ambiance devient de plus en plus tendue dans la jungle de Calais. Le mardi 26 juillet dernier, deux rixes ont éclaté et un migrant éthiopien a trouvé la mort. Le Figaro explique ainsi que la première rixe opposait des éthiopiens, des érythréens et des soudanais qui se sont battus à coup de couteau et de bâtons. Plus tard, vers 3h55, la seconde rixe opposait les Amharas et Oromos, deux ethnies éthiopiennes différentes.

Il s’agit du premier cas de décès lié à une rixe soulève La Croix. Et pourtant, ce genre de situation est devenu de plus en plus fréquent dans la jungle. La plus marquante a d’ailleurs été celle du 26 mai dernier évoque le quotidien. Il rappelle ainsi que des heurts entre migrants afghans et africains ont éclaté et ont conduit à l’incendie de près de 3.500m2 d’espace. Si cet incident a fait une cinquantaine de blessés, il a surtout faire perdre « le peu qu’il restait » à quelques 700 à 800 migrants déplore-t-il.

Actuellement, la jungle de Calais abrite entre 4.500 migrants selon les autorités et près de 7.000 selon les ONG et associations. Ces chiffres démontrent qu’on est « très éloigné de l’objectif plusieurs fois réaffirmé de l’Etat » pointe Le Monde. Le quotidien rappelle ainsi la promesse du gouvernement qui visait à réduire à 2.000 le nombre de migrants vivant dans la jungle. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, « On peut craindre une situation explosive pour les prochaines semaines » a prévenu Anne-Lise Coury, porte-parole de la mission Médecins sans frontières à Calais.

 

Autoroute A16 : des accidents en série

Pendant ce temps, les accidents impliquant des migrants se multiplient du côté de l’autoroute A16. Dans la nuit du 20 au 21 juillet, un jeune réfugié d’origine inconnue a été percuté par un véhicule sur cette autoroute. Dans son carnet, Libération a fait part de « la douleur et l’impuissance » des associations et ONG présentes sur la jungle de Calais face à cette situation. Le quotidien note ainsi que ce genre d’accidents est très fréquent puisque les migrants tentent de rejoindre l’Angleterre via cette voie. D’ailleurs, il s’agit du huitième migrant décédé sur cette autoroute depuis le début de cette année 2016, dont quatre pour le seul mois de juillet, a précisé BFMTV.

Mais, « combien de morts avant que ça change ? » s’est demandé L’Obs. L’hebdomadaire a ainsi rappelé les différents dispositifs pris par les autorités pour stopper l’afflux : les grilles barbelées du côté d’Eurotunnel, les grilles anti-intrusion côté port et les murs pour cerner la ville. Mais « les murs n’ont pas stoppé les drames » soulève L’Obs tout en pointant du doigt la difficulté de la police face aux migrants qui déposent des barrages pour pouvoir monter dans un camion. L’hebdomadaire ne manque d’ailleurs pas d’évoquer « l’échec » de l’opération visant à démanteler les réseaux de passeurs.

De son côté, La voix du nord s’inquiète sur la suite des enquêtes d’accidents qui impliquent des migrants. Ainsi, le quotidien régional s’est demandé « Pourquoi les enquêtes n’apportent que peu de réponses ? ». Pour Chloé Tisserand, une de ses journalistes, le fait que les drames ne surviennent que durant la nuit en est l’une des principales causes. Elle explique ainsi qu’il est « difficile de trouver des preuves » durant la nuit et «  les témoins sont rares ». Si la préfecture rassure que les affaires de migrants sont traitées comme toutes les autres affaires, Vincent de Coninck du Secours catholique estime que la société apporte moins d’attention  quand il s’agit de migrants alors que, s’il s’agissait d’un calaisien, « il y aurait une marche blanche, une mobilisation ».