Arabie saoudite : crise alimentaire des salariés étrangers

En Arabie saoudite et au Koweït, des milliers de salariés étrangers risquent une crise alimentaire. Les grands groupes du secteur bâtiment qui les emploient sont victimes de la chute des cours du pétrole et ne peuvent plus payer leur salaire depuis des mois. Face à l’urgence, l’Inde a décidé de secourir 10 000 salariés indiens.

 

Un risque de crise alimentaire

La crise pétrolière a secoué de nombreux secteurs, dont le bâtiment. Dans les pays du Golfe, les grands groupes de construction ont licencié leurs employés faute d’argent. Avant cela, ces derniers ont déjà travaillé plusieurs mois sans recevoir de salaire. Plus précisément, neuf mois selon un Français qui a souhaité garder son anonymat. « Pour les familles, ici, c’est terrible, c’est invivable, dit-ilVous n’avez pas d’argent ; il faut mettre de l’essence, il faut aller faire les courses, il faut pouvoir manger. Ce qu’on ressent, c’est vraiment un abandon de la part de la haute direction, parce qu’on a eu des belles promesses, mais ces promesses-là n’ont jamais été tenues malheureusement. »

La situation des ressortissants Français a été évoqué lors de la visite du vice-prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, à Paris. Toutefois, rien n’a été fait depuis. « On ne voit toujours rien venir, s’inquiète ce dernier. On avait fondé beaucoup d’espoir sur cette visite, et puis on s’est dit : ça y est, c’est la fin du cauchemar, peut-être pas tout mais une grande partie des choses vont être réglées. Maintenant, on est début août, et il n’y a toujours rien de réglé ». Cette situation concerne également des milliers d’Indiens

L’Inde au secours de ses ouvriers

Près de 10 000 salariés indiens sont bloqués en Arabie saoudite et au Koweït. Ils ne peuvent quitter ces pays sans l’autorisation de leur employeur. « Le nombre de travailleurs indiens qui risquent une crise alimentaire est supérieur à 10.000 » a déclaré Sushma Swaraj, ministre des affaires étrangères de l’Inde, « les employeurs n’ont pas versé les salaires et ont fermé leurs usines. En conséquence, nos frères et sœurs en Arabie saoudite et au Koweït sont confrontés à des épreuves extrêmes. Si la situation est gérable au Koweït, c’est bien pire en Arabie saoudite ».

Le consulat indien de Djeddah a déjà fourni de la nourriture à ses compatriotes la semaine dernière. Ce n’est toutefois qu’une solution provisoire d’après la ministre Sushma Swaraj, « nous devons les ramener », a-t-il ajouté. Dans ce sens, deux ministres vont être dépêchés en Arabie saoudite et au Koweït pour négocier le rapatriement de ces salariés indiens.

Des millions d’Asiatiques pauvres vivent et travailleraient dans les pays du Golf, selon plusieurs ONG, la majorité se retrouve exploitée et subit des abus. En 2014, des accords entre ces pays prévoyaient l’amélioration des conditions de travail des salariés étrangers, mais rien ne semble changer.