Niger : deuil national après l’attaque d’un camp de réfugiés

Jeudi 06 octobre, au moins quarante hommes armés ont attaqué un camp de réfugiés à Tazalit, près de la frontière malienne. Selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), les assaillants ont tué 22 soldats chargés de sécuriser les lieux. Le Niger a décrété deux jours de deuil national.

   

Attaque d’un camp de réfugiés

Jeudi 6 octobre dans l’après-midi, une quarantaine d’hommes armés ont pris d’assaut la troupe chargée de surveiller le camp de réfugiés de Tazalit. Sur les 29 soldats déployés sur place, 22 ont été tués lors de cette attaque, dont 14 gardes nationaux, 5 gendarmes et 3 militaires. Cinq autres personnes ont été blessées.

Selon le ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou, cette attaque a été menée par des groupes de narcoterroristes venus du Nord-Mali. « Les groupes armés dans le nord du Mali, c’est un continuum entre les groupes terroristes et les groupes armés qui participent parfois au processus d’Alger et les groupes de trafiquants, narcotrafiquants. Donc, il n’y a pas de distinction entre ces différents groupes : Ansar Dine, Aqmi, HCUA, narcotrafiquants », a-t-il expliqué. Le ministre a également promis des représailles.

Les assaillants n’ont montré aucune intention de s’en prendre aux réfugiés. D’ailleurs, seul un de ces derniers a été blessé. Les terroristes sont arrivés à bord de quatre pick-up lourdement équipés et ont ciblé directement le poste de sécurité. « Ils sont allés directement vers le poste de sécurité du camp des réfugiés et ont mitraillé les militaires qui étaient en train de déjeuner », a raconté un responsable des services de sécurité. Les assaillants sont repartis deux heures plus tard avec des vivres, vêtements, des armes et des munitions, ainsi que trois véhicules.

Les réactions après cette attaque

Le HCR est directement concerné dans cette attaque parce qu’elle a eu lieu dans un camp de réfugiés, mais aussi parce que l’un des véhicules volés lui appartient. Une ambulance a également été incendiée. L’agence de l’ONU se dit « choquée et profondément attristée » par cette attaque d’une « zone d’hébergement des réfugiés ». « Le HCR condamne fermement ces actes de violence contre les personnes qui travaillent pour protéger et assurer la sécurité des réfugiés maliens », a déclaré le porte-parole du HCR William Spindler lors d’une conférence de presse du 7 octobre à Genève. « Le HCR est également préoccupé par le nombre croissant d’incidents violents » près de la frontière avec le Mali, a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a également condamné cet attentat tout en encourageant les autorités nigériennes à traduire en justice les responsables de ce crime. « Il appelle également le gouvernement du Niger à renforcer davantage la sécurité autour des camps de réfugiés et d’autres cibles vulnérables », a déclaré son porte-parole.

Le camp de réfugiés de Tazalit accueille actuellement 4.000 personnes. Après cette attaque, le HCR a immédiatement dépêché une équipe pour identifier les besoins urgents et fournir de l’aide. Un deuil national de deux jours a été décrété sur l’ensemble du territoire nigérien.