Niger : risque de problème humanitaire

Publié ce mercredi 07 septembre 2016, le bilan de l’ONU rapporte les atroces conséquences des pluies abondantes au Niger depuis le mois de juin : au moins 38 pertes en vie humaines, 27 blessés et 92 000 sans-abri. En plus de l’inondation, le Niger est menacé par un groupe.

 

Un bilan qui s’alourdit

Mi-août, le gouvernement nigérien présentait un bilan moins lourd que celui-ci. Il parlait de 14 morts et de 46 000 sinistrés. Des pluies torrentielles ont continué de tomber au mois d’aout expliquant l’assombrissement du tableau des dégâts. Selon le rapport de l’ONU, on recense actuellement au moins 38 décès, 27 blessés et 92 000 personnes sinistrées. Outre ces impacts humains, les Nations Unies ont fait état de la perte de 62 000 têtes de bétail, de la destruction de 900 hectares de champs et quelque 9 000 habitations.

Les inondations ont touché particulièrement 3 régions, dont Maradi, Tahoua et Agadez. Le bilan de l’ONU indique que trois quart des sinistrés y sont localisés malgré le fait que Tahoua et Agadez soient situés en plein cœur du désert. La capitale Niamey compte seulement 392 sinistrés mais les crues du fleuve Niger demeurent une menace importante pour ses habitants.

Un Etat en danger

Vu que le Niger fait partie des pays les plus pauvres du monde, le bilan de ces inondations pèse lourdement sur l’épaule de l’Etat qui doit en même temps s’occuper des 300 000 réfugiés victimes du groupe Boko Haram. La menace du groupe armé Mouvement pour la justice et la réhabilitation du Niger (MJRN) dans un communiqué ce mercredi 07 septembre n’arrange rien à la situation.

Nous sommes sur le terrain, engagés (…) si l’heure arrive nous allons attaquer le Niger” ont écrit les rebelles. Selon les sources, deux circonstances ont motivé la menace. Ces rebelles accusent le groupe China National Petroleum Corporation d’une part de faire “des millions de dollars de bénéfice sur les sites pétroliers” en faisant « payer le prix fort (…) aux riverains » et d’autre part, ils pointent du doigt le gouvernement de ne pas avoir réagi face à leurs revendications concernant les retentissements écologiques et environnementaux de l’exploitation pétrolière par ladite entreprise.

Jusqu’à présent, le régime nigérien ne semble pas inquiété par  la menace  malgré la vidéo publiée sur les réseaux sociaux où l’on peut voir un lance-roquette et des véhicules tout terrain. Le gouvernement ne devrait pourtant pas sous-estimer une menace pareille, vu les armes qui circulent. Il faut éviter que des sangs de civils innocents coulent de nouveau.