Paludisme : la lutte ne progresse qu’en Afrique ?

La lutte contre le paludisme s’améliore en Afrique, les plus vulnérables ont maintenant un meilleur accès au diagnostic et aux traitements. Toutefois, ce n’est pas le cas dans le reste du monde, où les progrès stagnent. Cela peut s’expliquer par un manque de financement.

Des progrès importantes ont été remarqué dans la lutte contre le paludisme. Beaucoup de pays restent toutefois vulnérables. Le besoin de financement devient urgent.

La lutte contre le paludisme souffre d’un manque de financement.

Une amélioration dans la lutte contre le paludisme

D’après le nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme, publié mardi, « les enfants et les femmes enceintes en Afrique subsaharienne ont un plus large accès aux interventions efficaces de lutte contre le paludisme ». Effectivement, les tests de diagnostic du paludisme chez les enfants et les traitements préventifs administrés aux femmes enceintes ont augmenté ces cinq dernières années. En outre, plus de 50 % de la population exposée utilise désormais des moustiquaires imprégnées d’insecticide, contre 30 % en 2010.

L’Afrique subsaharienne représente une grande part de la charge mondiale du paludisme. En 2015, 90 % des 212 millions de nouveaux cas recensés dans le monde et 92 % des 429.000 décès ont été signalés  dans cette région. Les enfants sont les plus touchés, 70 % de l’ensemble des décès liés au paludisme.

Les progrès stagnent à l’échelle mondiale

Il y a des progrès, mais ils ne sont pas les mêmes partout. « Le monde peine toujours à atteindre des niveaux élevés de couverture par les programmes qui sont nécessaires pour combattre cette maladie », regrette le Dr Pedro Alonso, Directeur du Programme mondial de la lutte antipaludique à l’OMS. En effet, 43 % de la population de l’Afrique subsaharienne ne bénéficiaient pas des méthodes de lutte antivectorielle telles que les moustiquaires ou la pulvérisation d’insecticide dans les habitations. Par ailleurs, l’accès aux services de santé reste peu dans de nombreux pays et les systèmes de santé manquent de ressources. Dans 23 pays africains, 36 % d’enfants fiévreux n’étaient pas emmenés dans un établissement de santé.

D’un autre côté, le manque de financement compromet la réussite des objectifs mondiaux. Entre 2000 et 2010, les investissements mondiaux en faveur de la lutte contre le paludisme ont nettement augmenté. « Les progrès sans précédent dans la lutte contre le paludisme sont un des plus grands succès de l’histoire médicale », se réjouit Pedro Alonso. Mais le financement stagne depuis. En 2015, le financement ne représentait que 45 % de l’objectif intermédiaire pour 2020.

Des cibles ambitieuses pour 2030 et des objectifs intermédiaires ont été fixés en 2015, dans le cadre de l’Assemblée mondiale de la santé. Pour les atteindre, il faut combler d’urgence les lacunes de financement aux niveaux national et international.