Pollution de l’air : pire catastrophe écologique dans le monde

En France, la pollution due au charbon est particulièrement élevée et pourtant, l’hexagone ne figure pas parmi les pays les pollueurs. Mais le rapport publié par des ONG européennes lève le voile sur les vrais responsables de cette situation.

 

Le charbon, une source d’énergie avantageuse

Le charbon est devenu une importante source d’énergie depuis la révolution industrielle du XIXème siècle. Il est surtout utilisé dans les centrales. Pourtant, il est considéré comme étant le combustible fossile le plus polluant de la planète.

Selon Enerdata, le charbon est responsable des 3,5 tonnes de CO2 par tonne d’énergie consommée, soit 1,5 fois plus par rapport au gaz et 1,3 fois plus par rapport au pétrole. Or, on estime qu’il y a plus de 984 milliards de tonnes de charbon toujours enfouis dans les réserves à travers le monde.

Etant le premier pays utilisateur du charbon, la Chine est aussi le pays le plus pollué du monde. A lui-seul, le pays représente 40% de la demande mondiale et même si l’utilisation a été revue à la baisse depuis l’année dernière, elle reste néanmoins importante. Selon les estimations, plus de 366.600 chinois meurent chaque année d’une manière prématurée à cause de la pollution de l’air. Pour limiter les dégâts, le gouvernement chinois a annoncé vers le début de cette année qu’un millier de mines de charbon devront fermer leurs portes cette année.

 

Les centrales à charbon en Europe

Mais si la situation est catastrophique en Chine, elle n’est pas mieux dans les pays européens. Le mardi 5 juillet dernier, des ONG (WWF, l’Aliance pour la santé et l’environnement « Hela », le Réseau Action Climat Europe  et le think thank Sandbag) ont publié un rapport intitulé « Le nuage noir de l’Europe » démontrant les impacts de l’utilisation du charbon dans les pays européens. Et le constat est sans appel : les centrales à charbon en Europe sont responsables de plus de la moitié des morts prématurées enregistrées chaque année dans le continent.

Selon ce rapport, les 280 centrales européennes représentent 18% des émissions de gaz carbonique. Les plus meurtrières, rebaptisées « les trente toxiques », ont été identifiées en Pologne, en Allemagne, en Roumanie, en Bulgarie et au Royaume-Uni. Ce n’est pas étonnant que ces pays enregistrent, respectivement : 4.690, 2.490, 1.660, 1.390 et 1.350 décès prématurés par an. Par ailleurs, environ 11.800 européens souffrent des cas de bronchite chronique et 558.000 enfants souffrent de crises d’asthme.

En France, près de 1.380 personnes ont été tuées d’une manière prématurée en 2013 à cause de la pollution liée au charbon. Pourtant, l’hexagone ne possède que quatre centrales actives. En d’autres termes, la pollution de l’air d’un pays a donc de forts impacts sur la qualité de l’air de ses voisins. Fort heureusement, le Royaume-Uni a récemment annoncé la fermeture prochaine de ses centrales d’ici 2025. Ceci devrait sauver 2.900 vies souligne le rapport et faire économiser entre 4 et 7,7 milliards d’euros liées aux dépenses de santé du pays.