Proche-Orient : les réfugiés syriens vivent dans la pauvreté

Publié mardi, un rapport semestriel du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), montre que de plus en plus de réfugiés syriens au Proche-Orient s’enfoncent dans la pauvreté. L’avancée de la réponse n’empêche pas l’accroissement de la pauvreté. La situation nécessite plus de financement.

 

Plan régional de gestion de la situation des réfugiés et de renforcement de la résilience

Réalisé  avec plus de 200 partenaires nationaux et internationaux, ce rapport du HCR étudie les progrès de l’aide aux réfugiés et les communautés d’accueil en Turquie, Jordanie, Iraq, Egypte et au Liban pour l’année 2016. « Alors que le conflit en Syrie est entré dans sa sixième année, les gouvernements et les communautés d’accueil continuent d’assumer un lourd fardeau économique, politique, social et sécuritaire », déclare le HCR dans un communiqué. Sous la très forte pression de la croissance de personnes défavorisées, les institutions publiques arrivent difficilement à fournir des services de base.

Avec le soutien des bailleurs de fonds, le HCR et ses partenaires ont soutenu financièrement plus de 100.000 familles. Plus de deux millions de personnes ont également bénéficié d’aides alimentaires et 1 million ont reçu des soins. Enfin, au moins 25.000 ménages ont obtenu une aide au logement. De leur côté, certains pays d’accueil comme la Jordanie et la Turquie ont pris des mesures pour octroyer aux réfugiés syriens le droit de travailler.

 

Accroissement de la pauvreté

Ces progrès n’ont pas empêché l’accroissement de la pauvreté et l’endettement de la population syrienne, selon la mise en garde du HCR dans son rapport. En Egypte, plus de 60.000 Syriens sont touchés par la pauvreté. En Jordanie, 90 % des réfugiés recensés dans les zones urbaines vivent en dessous du seuil national de pauvreté. Au Liban, le taux de réfugiés vivant en dessous du seuil de pauvreté s’élève aujourd’hui à 70 %, contre 50 % en 2014.

La communauté d’accueil et les institutions publiques subissent encore plus de pression au Liban, sachant qu’il est le pays du Proche-Orient qui compte le plus de réfugiés par habitant. Les réfugiés syriens sont au nombre de 1,5 million pour 4,5 millions d’habitants. La population locale commence à perdre patience dans certaines zones, d’après le maire de Bar Elias, Maouaz Araji, « nos concitoyens se plaignent, assure-t-il, la mine sombre. Ils demandent pourquoi les réfugiés syriens reçoivent une aide de l’ONU et pas eux. Certaines familles libanaises sont plus pauvres que les Syriens installés ici. »

Le « Plan régional de gestion de la situation des réfugiés et de renforcement de la résilience » déplore le fait que seuls 30 % des 4,55 milliards de dollars nécessaires à la réponse du HCR et de ses partenaires pour l’année 2016. Davantage de financement permettrait pourtant de mieux gérer la situation. Toutefois, il ne faut pas ignorer l’exaspération de la communauté d’accueil face à l’installation à long terme des réfugiés.