RDC : plusieurs attaques contre des civils le weekend de Noël

Le sang a encore coulé dans le territoire de Beni le weekend dernier. Cette région et la province du Nord-Kivu est en proie à des conflits interethniques depuis plus de vingt ans. Le bilan est passé d’au moins 22 à plus de 35 morts depuis le 25 décembre.

Le jour de Noël, des attaques sur fond de rivalités ethniques ont fait plus de 35 morts dans l'Est de la RDC. Les civils ne savent plus sur qui compter.

La RDC a passé un Noël sanglant.

Un Noël sanglant en RDC

Dans le Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les rivalités entre Hutu et Nande tournent au désastre. Le 25 décembre, une milice de l’ethnie Nande a attaqué le village de Nyanzale. 22 personnes ont été tuées d’après les recensements de dimanche soir. Mais le bilan s’est alourdi à 35 lundi après le décès d’au moins 13 civils hutu.

D’après l’administrateur du territoire, Amisi Kalonda, cette tuerie est l’œuvre des forces démocratiques alliées (ADF), des rebelles ougandais. Cette rébellion est présente dans la région depuis plus de vingt ans et « le mode opératoire, c’est toujours le même » souligne Amisi Kalonda. Les assaillants utilisent de l’arme blanche.

Les civils sont perdus

Le vendredi 23 décembre, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a parlé de rapports faisant état de « dizaines de personnes tuées par la police et l’armée » en RDC au cours des jours précédents. La semaine d’avant, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en RDC a enregistré plus de « 40 meurtres de civils dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi », principalement des manifestants anti-Kabila.

Les civils ne comprennent pas cette violence qui ravage la RDC et ne savent plus à qui se fier, tellement les rouages sont complexes. Trafics mafieux, conflits ethniques et fonciers se mêlent dans cette affaire. Les rebelles ougandais des ADF, des soldats de l’armée et d’autres groupes armés locaux en sont les responsables. « La véritable raison de ces violences c’est l’absence d’une politique nationale sur la gestion de la terre. Le problème de la gestion des mouvements migratoires, qui incluent évidemment les mouvements de populations venant du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, et ainsi de suite », explique Nickson Kambalé, chercheur pour le Centre pour la gouvernance, une association qui étudie la persistance des groupes armés dans l’est du Congo.

Si l’on élargit le bilan à jeudi dernier, le nombre de civils ayant péri au Nord-Kivu est estimé à plus de 49. Pour l’ONU, les responsables de ces atteintes aux droits de l’homme doivent être traduits en justice.