RCA : situation sécuritaire et humanitaire toujours difficile

Si la reconstruction a repris en République centrafricaine (RCA), les violences n’ont pourtant pas été totalement éradiquées. Le mardi 27 septembre dernier, ONU a rapporté de nouveaux morts ainsi que des agressions à l’encontre des humanitaires.

 

Le sang continue de couler

La paix est loin d’être tout à fait rétabli en Centrafrique. Pour cause, une faction de l’ex-rébellion Séléka continue de semer la terreur un peu partout sur le territoire. En effet, il ne se passe pas une seule journée sans qu’on entende parler de villages attaqués et pillés, des maisons brûlées et leurs habitants exécutés. Parmi les villages ciblés, celui de Kouango a perdu au moins 10 à 20 de ses habitants depuis la mi-septembre. Une situation inquiétante face à laquelle, la Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca) prépare actuellement une opération conjointe avec le gouvernement centrafricain.

Questionné sur cette situation dramatique à Kouango, Jean-Serge Bokassa, ministre centrafricain de la sécurité, a assuré que les « exécutions sommaires perpétrées à l’endroit des populations ont cessé ». Par contre, « il y a d’autres préoccupations du côté de Koui » a-t-il soulevé. Dans cette région de l’ouest frontalière du Cameroun, l’ONU a rapporté au moins six morts et plusieurs maisons brûlées au cours d’une attaque près de Kaga Bandoro, préfecture de Nana-Grébizi (centre), le 19 septembre dernier.

 

Des travailleurs humanitaires parmi les victimes

Par ailleurs, des humanitaires aussi ont été pris pour cible dans cette même région de Kaga Bandoro. « Au cours du mois de septembre, 15 agressions ont été enregistrées avec des cas où des individus armés se sont introduits dans les locaux administratifs ou les logements d’ONG internationales » a déploré le Bureau de coordination des affaires étrangères des Nations Unies (Bcha). Or, toute « criminalité dirigée contre les travailleurs humanitaires constitue une violation grave du droit international humanitaire au même titre que l’entrave à l’accès humanitaire » a souligné le Bcha dans un communiqué.

Mais pire qu’une violation du droit international, viser les travailleurs humanitaires condamnent surtout les personnes en besoin. Pourtant, leur nombre ne cesse d’augmenter depuis ces quelques dernières semaines. Aux 2,3 millions de personnes en besoin du précédent conflit viennent s’ajouter « 3.000 personnes déplacées à Kouango » et « près de 4.000 autres à 10km de Kaga-Bandoro » a indiqué Joseph Inganji, chef du bureau du Bcha. En outre, le pays est actuellement menacé par une épidémie de variole du singe qui a déjà tué dix personnes. Et plusieurs autres maladies risquent de faire leur apparition puisque la grande majorité de la population sont toujours privés d’eau potable et de structures médicales. Pourtant, les fonds nécessaires pour aider ces personnes en besoin n’ont toujours pas été réunis. A ce jour, l’ONU ne dispose que 161 millions de dollars, soit 30% des 532 millions requis.