Suède : une terre promise de moins pour les réfugiés

L’année dernière, la Suède a été l’un des principaux pays où les migrants ont déposé une demande d’asile. Actuellement, les migrants semblent plus réticents et ceux qui obtenu le droit d’asile veulent même quitter le pays.

 

Un virage de 180 degré

Au début de la crise migratoire, la Suède a été considérée comme étant la « terre promise » aux migrants. Pour cause, le pays a mis en place une politique d’asile basée sur l’ouverture et l’humanisme. En 2015, plus de 160.000 migrants ont pu y déposer une demande d’asile. Le pays prévoyait même d’accueillir jusqu’à 190.000 migrants à cette époque-là et 170.000 en 2016.

Mais Stockholm a été rapidement dépassé par l’afflux croissant de migrants et a effectué un virage de 180 degré. Ainsi, il a instauré des contrôles au niveau de ses frontières, vers le mois de janvier 2016, en y imposant une sélection stricte : il faut se munir de papiers d’identité pour entrer dans le territoire suédois et il faut faire une demande d’asile pour passer en transit vers la Norvège ou la Finlande.

Par ailleurs, ceux dont la demande d’asile a été rejetée devaient quitter le pays. Sur les 58.800 dossiers traités par les autorités suédoises l’année dernière, 55% ont été acceptés. La Suède compte refuser l’asile à 45% des demandes, ce qui représente entre 60.000 et 80.000 migrants.

 

Un retour volontaire

Mais la situation est loin d’être facile pour ceux qui ont obtenu l’asile. Vers la fin du mois de janvier dernier, un groupe de personnes cagoulées et masquées (entre 50 et 100) s’en est pris à des jeunes réfugiés dans la capitale scandinave. De plus, de nombreuses manifestations anti-immigration ont souvent lieu dans le pays où les participants demandent même la démission du gouvernement à cause de cette ouverture aux migrants.

Face à ces conditions d’accueil moins favorables par rapport à ce qu’ils attendaient, beaucoup de migrants ont envisagé de quitter le pays. Une intention qui est particulièrement soutenue par le gouvernement suédois. En effet, Stockholm propose une aide financière pour ceux qui décident de quitter volontairement le pays. Ainsi, chaque migrant âgé de plus de 18 ans recevra 30.000 couronnes (3.200 euros), chaque enfant aura 15.000 et une famille entière pourra obtenir jusqu’à 75.000 euros. Mais cette aide est soumise à des conditions dont : la sûreté du pays d’origine confirmée par l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) et une « évaluation individuelle de la vulnérabilité du candidat » dans certaines situations.

Actuellement, l’Irak et l’Afghanistan sont considérés par l’OMS comme étant des pays sûrs. Raison pour laquelle, sur les 449 personnes ayant opté pour le départ volontaire et bénéficier de ce soutien financier, 331 sont des irakiens et une centaine des afghans. D’ailleurs, selon toujours l’OMS, seules 6% des demandes d’asile ont été acceptés pour les irakiens contre 10% pour les afghans.